Ce mercredi était organisé au Stade de France un événement axé sur la transformation numérique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, en 2024. Systematic Paris-Region, le pôle Mov’eo, Plaine Commune et la Région Ile-de-France, ont ainsi mobilisé les communautés présentes pour relever les défis des Jeux liés à la mobilité, à la (cyber)sécurité, aux performances sportives et au développement économique, en les projetant dans une perspective de durabilité, de transition énergétique et de re-création de lien social et territorial.
Systematic Paris-Region et ses partenaires ont réuni 250 personnes au Stade de France ce 11 décembre pour faire un tour d’horizon des grands défis posés par les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et aborder la façon dont les innovations technologiques franciliennes permettront d’y répondre. À noter que Cap Digital, sur ses problématiques de transition numérique, écologique et de ville durable portera d’autres initiatives fédératrices en début d’année prochaine.
Cet événement fondateur de la transformation numérique des JO a détaillé les enjeux de mobilité, de sécurité et cybersécurité, d’expérience spectateur et téléspectateur, de performance sportive ainsi que d’héritage qui sera laissé par ces JO 2024, tant en termes d’infrastructures que de création de richesse économique et de lien social. Ont également été présentées les opportunités pour les start-ups et PME du numérique de participer à cette formidable aventure au moyen d’initiatives telles que le Paris Region Cybersecurity Challenge 2018, ou encore en sollicitant certains guichets à même de faire avancer les projets d’innovation en lien avec les JOP (ceux de la FrenchFab, de la French Tech, les PSPC, les challenges IA, le fonds Definvest ou encore Innov’Up Leader PIA).
Sont intervenus de nombreux experts d’organisations institutionnelles impliquées dans les jeux comme la DIJOP, le Ministère de la transition énergétique et solidaire, le Ministère de l’intérieur, la Région Ile-de-France, Plaine Commune, le département de Seine Saint-Denis, le CoFIS (sous-groupe “Sécurité des JO 2024”), le Conseil des Industriels de Confiance et de la Sécurité. A leurs côtés, ont également pris la parole des représentants d’instituts de recherche comme l’IRT SystemX, VEDECOM, l’INRIA, l’Ecole Polytechnique, de grands groupes industriels tels ATOS, Engie et SNCF, et d’associations comme Rêves de Scènes Urbaines et Solideo.
On retiendra parmi les principaux enseignements de cette matinée :
- L’enjeu très fort de l’héritage : il faudra que les JO soient porteurs d’innovations laissant un héritage en matière d’infrastructures immobilières et de mobilité car appelées à avoir une seconde vie au-delà de 2024 (le village olympique étant ensuite transformé en logements après l’événement), mais aussi en matière de modes de travail (par exemple avec l’utilisation de la maquette numérique et du BIM dans les smart cities), d’utilisation des données, de nouveaux métiers, etc. Elles peuvent aussi contribuer à développer l’attractivité à moyen et long terme des territoires où se dérouleront les Jeux, Seine-Saint Denis en tête, avec à la clé un enjeu essentiel de développement économique et de rénovation sociale.
- La diversité des questions de sécurité : elles relèvent autant de la détection de menaces protéiformes (terrorisme, malveillance, épidémies, accidents, cyberrisques, etc. ) que de la gestion opérationnelle de la sécurité sur les sites olympiques – aussi éclatés soient-ils – et sur la voie publique, de la protection des personnes (sportifs et spectateurs) dans une multiplicité de types de lieux, ou encore de la gouvernance de l’information et du renseignement.
- La prégnance des questions de mobilité : devront être traitées l’efficacité et la fluidité des transports de masse, la gestion de nouveaux types de pics de trafic, l’introduction de nouvelles mobilités avec notamment les véhicules autonomes et connectés avec les sujets associés de la sécurisation, de la communication avec les infrastructures, de protection des autres usagers de la route (autres véhicules, piétons, vélos, etc.), leur insertion dans de nouveaux schémas urbains, etc.
- Les questions liées à la transition énergétique : les innovations déployées devront réduire la consommation énergétique et l’empreinte carbone et environnementale des infrastructures et des activités, assurer une résilience vis-à-vis d’événements non prédictibles (inondations, sècheresse, tempêtes, black-out …) tout en assurant leur durabilité et leur ré employabilité, en lien avec les besoins des collectivités et élus locaux.
- Les questions d’infrastructure informatique et réseau : les systèmes d’information déployés par ATOS pour les précédents JO (l’Olympic Management System et l’Olympic Diffusion System) devront être encore optimisés en misant sur la 5G, le cloud, l’IA ou encore l’IoT, avec le projet d’un continuum de sécurité et de données à l’échelle des smart cities accueillant les Jeux.
- Les questions relatives au développement des performances des sportifs : les innovations technologiques notamment en termes de capteurs, textiles intelligents, réalité augmentée, big data et AI, sont non seulement susceptibles d’aider les sportifs à améliorer leurs performances et à adapter leurs entrainements – c’est notamment l’objet du projet de recherche Sciences 2024 – , mais aussi faciliteront la détection des futurs champions parmi les jeunes licenciés des fédérations sportives.
Tous les intervenants ont insisté sur la nécessité de déployer, pour les Jeux de Paris, des innovations technologiques qui, en 2024, seront matures, éprouvées et légales.
« Avec 15.000 athlètes, 4 milliards de spectateurs, 40.000 bénévoles, 3.500 personnes dans l’équipe technique, l’enjeu est de taille. Il reste 6 ans, soit suffisamment de temps pour mettre au point les technologies qui apporteront les réponses attendues, à condition toutefois de ne plus attendre et de se lancer maintenant.
L’appel est lancé aux start-up et PME pour qu’elles s’emparent du sujet en s’appuyant sur les opportunités et les écosystèmes. Ainsi la France fera démonstration en 2024 de sa force d’innovation et verra son excellence dans les technologies d’avenir rayonner à l’échelle internationale, plus encore que les pays prédécesseurs », conclut Jean-Luc Beylat, Président de Systematic.