La Commission européenne a récemment annoncé vouloir créer une nouvelle unité spécialisée dans la cybersécurité. L’institution souhaite ainsi combattre le nombre croissant des graves incidents de cybersécurité pouvant avoir des répercussions sur les services publics et la vie des entreprises et citoyens de l’Union européenne. Cette unité conjointe fera office de plateforme pour assurer une réaction coordonnée de l’UE et pour prêter assistance aux pays touchés par ces attaques.
Le constat de la cybersécurité en Europe
Au fur et à mesure que le nombre, l’ampleur et les conséquences des cyberattaques augmentent, tout en pesant lourdement sur la sécurité, il devient de plus en plus nécessaire, selon la Commission européenne, d’adopter des réactions de pointe et coordonnées dans le domaine de la cybersécurité. L’objectif est de faire en sorte que tous les acteurs concernés dans l’UE puissent être prêts à réagir collectivement et à échanger des informations utiles en se fondant sur le “besoin de partager” plutôt que sur le seul “besoin d’en connaître”.
La Commission européenne affirme que la cybersécurité est une priorité absolue et une pierre angulaire de l’Europe numérique et connectée. Elle met le doigt sur l’augmentation, mais aussi sur la virulence de ces attaques durant la pandémie de COVID-19 qui aura permis de montrer toute l’importance de protéger les systèmes intelligents de santé, de soins, mais aussi les centres de recherche et autres infrastructures critiques.
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne pour une Europe préparée à l’ère numérique, précise :
“La cybersécurité constitue une pierre angulaire d’une Europe numérique et connectée. Dans la société actuelle, il est primordial de réagir aux menaces de manière coordonnée. L’unité conjointe de cybersécurité contribuera à la réalisation de cet objectif. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence.”
À l’heure actuelle, les communautés de cybersécurité, qui englobent les communautés civile, répressive, diplomatique et militaire du domaine de la cybersécurité, ainsi que les partenaires du secteur privé agissent trop souvent de manière séparée. La création de cette unité de cybersécurité en Europe devrait permettre de réunir ces communautés.
Une nouvelle unité conjointe de cybersécurité pour lutter contre la hausse des cyberattaques en Europe
Annoncée pour la première fois par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, l’unité conjointe de cybersécurité vise à réunir les ressources et l’expertise dont disposent l’UE et ses États membres. Son but sera de prévenir, de dissuader les incidents et crises de cybersécurité et d’y réagir, le tout avec efficacité.
L’unité conjointe de cybersécurité servira de plateforme pour assurer une réaction coordonnée de l’UE face aux incidents et crises de cybersécurité et prêter assistance aux pays touchés. L’UE et ses États membres ont actuellement de nombreuses entités qui interviennent dans différents domaines et secteurs.
L’ensemble des participants devra fournir des ressources opérationnelles pour une assistance mutuelle au sein de l’unité conjointe de cybersécurité. Cette unité leur permettra de partager les meilleures pratiques, ainsi que des informations en temps réel sur les menaces qui pourraient apparaître dans leurs domaines respectifs.
Parmi les missions également allouées à cette initiative, la Commission européenne a mis en avant :
- L’élaboration d’un plan de l’UE concernant la réaction aux incidents et crises de cybersécurité en se fondant sur les plans nationaux correspondants ;
- La constitution et la mobilisation d’équipes de réaction rapide de l’UE en matière de cybersécurité ;
- Faciliter l’adoption de protocoles relatifs à l’assistance mutuelle parmi les participants ;
- La mise en place des capacités nationales et transfrontières de surveillance et de détection, y compris des centres des opérations de sécurité (COS).
L’unité conjointe de cybersécurité sera introduite en quatre étapes pour faire en sorte qu’elle puisse entrer dans sa phase opérationnelle d’ici le 30 juin 2022 et qu’elle soit entièrement mise en place pour le 30 juin 2023.