Environ 10 000 jeunes africains vont pouvoir bénéficier du partenariat annoncé le 8 septembre dernier par la Carnegie Mellon University (CMU), la Fondation Mastercard, et le gouvernement rwandais. L’investissement de 275,7 millions USD prévu dans ce cadre ira à la CMU-Africa, un campus de l’université américaine basé à Kigali, pour permettre à ces jeunes issus de communautés économiquement défavorisées, notamment les jeunes femmes, les jeunes handicapés et les jeunes déplacés de force, de profiter de programmes de formation innovants dans le domaine du numérique et de l’IA.
La population africaine compte parmi les plus jeunes et celles qui connaissent la croissance la plus rapide au monde. Selon les projections des Nations Unies, le continent devrait voir sa population doubler d’ici 2050, passant de 1 milliard d’habitants à 2,4 milliards, dont la moitié aura alors moins de 25 ans.
On estime qu’en 2030, le marché du travail africain comptera 375 millions de jeunes, il est essentiel de leur fournir les compétences et les connaissances nécessaires pour participer aux économies du futur et les développer.
Cette initiative s’appuie sur un partenariat précédent entre la Fondation Mastercard et la Carnegie Mellon University, ainsi que sur un partenariat de 10 ans entre le gouvernement rwandais et la CMU-Africa, qui a permis à 561 jeunes de 21 pays africains de bénéficier d’une formation de niveau international, à la CMU-Africa, dont 125 étudiants bénéficiant du programme de bourses de la Mastercard Foundation.
L’investissement de la Fondation prévoit un financement permanent de 175 millions USD pour la CMU-Africa. Il intègre également un montant de 100,7 millions USD pour la création du Centre pour la transformation numérique inclusive de l’Afrique de la CMU-Africa.
Reeta Roy, Présidente et CEO de la Fondation Mastercard, a déclaré :
« Les bénéficiaires des bourses octroyées par la Fondation Mastercard et les diplômés de ce programme seront à l’avant-garde en matière de développement de technologies et d’entreprises génératrices d’emplois et d’amélioration de la compétitivité économique africaine. Nous nous réjouissons du rôle que joueront les universités africaines dans la formation des scientifiques, des innovateurs et des spécialistes capables de résoudre des problèmes sur le continent, ainsi que dans le développement de connaissances qui bénéficieront à l’ensemble de la société »
La CMU-Africa
Carnegie Mellon est la seule université de recherche américaine proposant des programmes de maîtrise et un corps professoral, un personnel et des opérations à plein temps sur le continent. La CMU-Africa a vu le jour en 2011 par le biais du partenariat entre l’université Carnegie Mellon et le gouvernement rwandais.
CMU-Africa propose des formations supérieures dans le domaine de l’IA, des TIC, en génie électrique et informatique par le biais du College of Engineering de Carnegie Mellon, un établissement de renom, qui applique les mêmes normes, programmes d’études et exigences que son campus de Pittsburgh. Au printemps 2022, le programme intégrait plus de 230 étudiants représentant 21 pays africains.
Près de 90 % de ses étudiants, au cours de la première année après obtention du diplôme, ont créé ou rejoint des startups, poursuivent leur doctorat au sein des meilleurs programmes de doctorat aux États-Unis et en Europe, et sont employés dans des bureaux d’information du gouvernement, notamment au sein du gouvernement du Rwanda et de la Banque mondiale.
Le nouveau partenariat
Concrètement, ce partenariat avec la Fondation Mastercard permettra à la CMU-Africa de se consacrer aux objectifs suivants :
- Développer la capacité d’enseignement, avec notamment l’introduction d’un nouveau diplôme en ingénierie de l’intelligence artificielle, et des programmes d’apprentissage en ligne;
- Augmenter le nombre annuel d’étudiants inscrits à la CMU-Africa de plus de 33 %;
- Offrir une assistance financière supplémentaire à davantage d’étudiants de la CMU-Africa, avec notamment un soutien accru au programme de bourses de la Fondation Mastercard à la CMU-Africa. Cette collaboration permettra d’attribuer des bourses d’études directes à 300 étudiants au total;
- Veiller à ce que les programmes permettent de recruter et d’offrir des opportunités aux groupes marginalisés, notamment les femmes, les personnes handicapées et les personnes déplacées;
- Piloter des programmes d’immersion en langue anglaise afin de préparer les étudiants de premier cycle d’autres universités africaines aux études supérieures.
Par ailleurs, le partenariat renforcera plus globalement l’écosystème de la recherche, de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Afrique au travers des actions suivantes :
- En établissant un réseau d’établissements d’enseignement supérieur en Afrique susceptibles de collaborer avec le secteur privé et les gouvernements pour réunir les conditions nécessaires à une transformation numérique inclusive;
- En soutenant près de 10 universités africaines pour offrir un enseignement de haute qualité en ingénierie et en technologie;
- En augmentant la diffusion des connaissances numériques pour stimuler le développement technologique et l’innovation créatrice d’emplois à travers la formation, le financement de lancement et les opportunités de collaboration pour les chercheurs de la CMU-Africa et d’autres universités partenaires.;
- En impliquant directement les professeurs et le personnel de la CMU-Pittsburgh dans les activités de CMU-Africa dans le but d’innover en matière d’éducation et de contribuer au développement des connaissances indispensables à la transformation numérique inclusive de l’Afrique dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la santé et la finance, entre autres.
Allen Robinson, Directeur de la CMU-Africa et doyen associé pour les programmes internationaux en Afrique, conclut :
« La Fondation Mastercard a contribué de manière décisive à la croissance de la CMU-Africa, en aidant à satisfaire la demande croissante de compétences techniques de haute qualité qui accéléreront le développement du continent. Avec ce nouvel épisode de notre partenariat, notre capacité à mettre en place un réseau panafricain influençant positivement l’avenir des jeunes sur le continent va s’accroître de manière exponentielle. »
