À l’heure où les questions de l’éthique et de la réglementation en matière d’intelligence artificielle sont de plus en plus présentes dans le débat public, SAP, géant allemand du logiciel de gestion d’entreprise, a publié ce mardi sur son site internet ses 7 lignes directrices en la matière.
SAP s’est en effet engagé ce mardi à respecter une série de règles dans ses recherches en intelligence artificielle (IA) pour éviter un bouleversement technologique qui reléguerait d’un clic l’intelligence humaine au second plan comme l’indique l’AFP.
Cette charte est le fruit d’une recherche commune entre ingénieurs, théologiens et spécialistes de sciences politique ou de bio-éthique, consultés par le groupe allemand, qui emboite ainsi le pas à Google ou Microsoft.
Peu connu du grand public, SAP commercialise des prologiciels (SAP, Hana) qui permettent aux entreprises de gérer les commandes ou les stocks de 400.000 entreprises à travers le monde ainsi que les payes ou plannings de millions de salariés. Les technologies d’intelligence artificielle, ensembles d’algorithmes réunis dans un système capable de simuler certains traits de l’intelligence humaine, n’ont par nature ni conscience, ni morale.
L’éditeur SAP s’engage par cette charte, qui compte sept commandements, à mettre dès leur conception ses logiciels en conformité avec les principes de l’ONU et à développer des solutions “centrées sur l”humain” plutôt que la machine. Le champion du logiciel d’entreprise compte aussi s’attaquer au problème déjà récurrent des biais, les algorithmes s’étant avérés de redoutables propagateurs de biais sexistes et racistes, notamment en raison du manque de diversité au sein des équipes conceptrices.
Concrètement, l’entreprise juge essentiel que les employés soient associés à la progression de l’intelligence artificielle au sein de leurs tâches quotidiennes et que les “apports, capités, objectifs et limites” des systèmes d’AI soient systématiquement expliqués en toute transparence à ses clients. Mais SAP admet aussi dans ce document que le principal danger de l’intelligence artificielle réside dans son potentiel de destruction d’emplois.
“Les changements amenés par l’IA vont s’accompagner de la création de nouveau types d’emplois pour remplacer ceux désormais effectués par des technologies”, reconnait Luka Mucic, directeur administratif et financier de SAP.
“Notre réponse aux défis de l’intelligence artificielle s’appelle l’intelligence critique”, a répondu Christiane Benner, coprésidente du premier et très puissant syndicat allemand IG Metall, à l’occasion d’une conférence consacrée au sujet se tenant le même jour à Cologne.
Le syndicat allemand insiste sur l’importance de la pédagogie autour de l’arrivée de ces technologies dans la vie des entreprises et réclame notamment que chaque employé soit informé en amont et ait “son mot à dire dans son utilisation”.
Retrouvez l’intégralité de ses règles sur le site de SAP.