Intelligence artificielle : Renaud Vedel annonce de nouveaux secteurs clés de la stratégie IA

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Renaud Vedel, coordinateur national pour l’intelligence artificielle, est intervenu lundi 29 juin dans le cadre de la “Plate-forme intelligence artificielle 2020” organisée par l’association française pour l’intelligence artificielle.

L’événement, qui se déroule cette année en ligne du 29 juin au 4 juillet en raison du contexte sanitaire, donnait ce lundi la parole à Renaud Vedel et son adjoint, Nicolas Amar, à l’occasion d’une conférence animée par Yves Demazeau. L’occasion pour le coordinateur national de la stratégie IA de dresser un premier bilan de la stratégie française adoptée en 2018 et esquisser les contours des prochaines étapes, sensées permettre à la France de relever l’ambitieux défi de rester dans le top 5 des puissances mondiales en intelligence artificielle.

Après un bilan des différentes actions entreprises par la France, parmi lesquelles l’allocation d’un budget de 1,5 milliard d’euros, l’ouverture des centres 3IA, l’annonce d’une stratégie de IA&défense, le co-lancement de GAIA-X, destiné à favoriser l’interopérabilité au niveau européen, la co-création du partenariat mondial sur l’intelligence artificielle, Renaud Vedel et Nicolas Amar ont annoncé que le plan est amené à s’élargir à de nouveaux secteurs. “Il faut élargir la stratégie, pour en faire une véritable stratégie nationale, avec d’autres acteurs : collectivités, chercheurs, professionnels des différents secteurs”.

La stratégie semble s’être adaptée de façon agile en réaction à la crise sanitaire du COVID-19, afin d’intégrer des secteurs dans lesquels l’urgence et l’intérêt de l’adoption de l’intelligence artificielle sont naturellement apparus sur le devant de la scène.

Vers une accélération de l’adoption de l’intelligence artificielle dans l’éducation

Ainsi, le secteur de l’éducation dont l’adoption des technologies numériques s’est accélérée dans le contexte de crise sanitaire rejoint la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle. “En éducation, on est nettement mois avancés qu’en santé, secteur dans lequel nous avons la chance d’avoir des bases médico-administratives très fournies”. C’est pourtant un domaine qui peut, comme la santé, bénéficier de la personnalisation permise par l’intelligence artificielle. Ainsi, Renaud Vedel et Nicolas Amar notent qu’ “En éducation aussi, les progrès des neurosciences et les premiers enseignements du secteur de la Tech montrent qu’on pourrait personnaliser l’apprentissage, non seulement en adaptant le rythme d’apprentissage à l’apprenant  (Adaptive learning), mais également, via des moteurs de recommandation permettant de repérer les centres d’intérêts, les exercices les plus efficaces pour untel ou untel”. Les pilotes de la stratégie nationale se veulent rassurants à l’égard des professeurs “personne ne planifie de transformer l’éducation ou la déshumaniser en sortant le pédagogue du jeu. L’objectif est de permettre au professeur de gérer sa classe tout en offrant une part de personnalisation aux élèves. L’important est d’avoir des modèles mixtes”.

Une transition écologique favorisée par l’intelligence artificielle

Le secteur de la transition écologique et solidaire intègre également la stratégie française : le MTES vient de se doter d’un écolab qui est en train de se constituer au sein du conseil général du développement durable. La première étape de la stratégie est de constituer des jeux de données indispensables aux procédés d’intelligence artificielle basés sur l’apprentissage profond et d’entamer les phases d’acculturation et de démonstration de preuves, dans des domaines tels que celui des transports. Avec pour ambition désengorger, optimiser, minimiser les trajets.

A cela s’ajoute tout un volet relatif à l’économie circulaire, à l’énergie, et aux villes intelligentes (smart cities).

Un besoin de formation croissant et polymorphe

La stratégie nationale va également accorder une place croissante à la formation sous toutes ses formes : le besoin en data scientists devrait croître de 7 500 au cours des 4 prochaines années, portant à cet horizon le nombre de professionnels français de l’IA à 21 500. L’état va financer plus de 300 thèses au cours des années à venir, mais l’urgence est également à la diversification des profils, en format plus de spécialistes de niveau BAC+3 (licence) afin de se rapprocher des répartitions de profils constatées au niveau mondial. Cet objectif pourra également être atteint en permettant à des ingénieurs qui ont déjà de solides compétences en mathématiques de se reconvertir.

Renaud Vedel et Nicolas Amar tiennent également à mettre en avant une vision plus large du besoin de formation, incluant la nécessité de permettre le repositionnement des compétences et métiers actuels ainsi que l’acculturation à l’interaction avec des interfaces dotées d’intelligence artificielle, y compris auprès des personnes qui sont éloignées du numérique parce que les claviers ou écrans peuvent les rebuter. “Une partie de la réponse aux besoins en IA est d’accompagner la transformation des métiers actuels.”

 

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