Le Cercle de la sécurité a axé son dernier débat sur la thématique de l’intelligence artificielle. Les deux intervenants du débat, Dominique Cardon et Jean-Gabriel Ganascia ont pu échanger autour de Florence Puybareau, la modératrice.
Des intervenants spécialistes de la thématique
Dominique Cardon est associate professor en sociologie au Médialab à Sciences Po et l’auteur de l’ouvrage A quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des Big Data (Paris, Seuil, La République des idées, 2015, 105 p.).
Jean-Gabriel GANASCIA quant à lui est professeur à l’Université Pierre et Marie Curie et Président du Comité d’éthique du CNRS, auteur de l’ouvrage Le mythe de la Singularité. Faut-il craindre l’intelligence artificielle? (Paris, Seuil, Science ouverte, 2017, 144 p.)
La vidéo ci-dessus reprend l’intégralité de ce débat au cours duquel Dominique Cardon et Jean-Gabriel Ganascia ont expliqué leur vision de l’intelligence artificielle, des mythes et des craintes qui l’entoure, de son avenir et de son potentiel impact sur nos sociétés.
Plusieurs écoles, entre pragmatisme et science-fiction
Ils ont notamment précisé les différences à faire entre les écoles de l’intelligence artificielle et de l’intelligence augmentée. Ou encore entre ceux qui ont une vision plutôt pragmatique quant à cette révolution technologique et ceux qui l’idéalisent comme cela a pu être le cas dans les œuvres de science-fiction.
Les deux intervenants partagent la même vision d’une intelligence artificielle en plein développement à l’heure actuelle grâce à laquelle les machines vont gagner en autonomie. Cependant, ils se réfèrent à la loi de Moore et aux limites de celle-ci. Dominique Cardon explique en effet que beaucoup d’entreprises alertent sur les travers des solutions d’intelligence artificielle.
Une régulation urgente et fondamentale
Dominique Cardon développe l’idée que les acteurs font des avancées dans l’ombre car l’intelligence artificielle est vouée à remettre en cause la souveraineté des États et des catégories sociales. Une régulation du pouvoir des entreprises travaillant sur l’intelligence artificielle est pour lui fondamentale, notamment en ce qui concerne l’utilisation des données des internautes.
En ce sens, Jean-Gabriel Ganascia appelle à une plus grande attention, autant des politiques que des citoyens, quant aux impacts de l’intelligence artificielle. L’éthique est un point qui doit être au centre du débat.
Selon Dominique Cardon et Jean-Gabriel Ganascia, il ne faut pas tomber dans le pessimisme quant au pouvoir des machines dans l’avenir. Il est cependant primordial que la technologie puisse être maîtrisée et régulée pour que les droits et les libertés des citoyens puissent être protégés.