Le Partenariat Mondial sur l’Intelligence Artificielle (PMIA ou GPAI) a été créé pour veiller à un développement et une utilisation responsables de l’IA, en accord avec les principes sur l’IA de l’OCDE. Les experts du PMIA travaillent à la création d’un “Living Lab” pour mieux appréhender les pratiques du futur et qui sera relié à un réseau de “living labs” physiques nationaux pour mesurer l’impact de l’IA au travers des expériences individuelles ou partagées en entreprises.
Depuis son lancement, le PMIA a réuni des experts prestigieux et formé quatre groupes de travail dont celui sur l'”Avenir du Travail” chargé de mener une analyse sur la manière dont le déploiement de l’IA peut avoir une incidence sur les travailleurs, leur environnement, et sur la manière dont les travailleurs et les employeurs peuvent se préparer à l’avenir du travail afin de préserver, voire d’améliorer, la qualité des emplois, l’inclusion, la santé et la sécurité au travail.
Yuko Harayama, co-chair de ce groupe de travail a déclaré :
« Nous ne sommes qu’aux prémices du changement en matière d’impact de l’intelligence artificielle sur les pratiques de travail mais cela ne doit pas nous empêcher de penser à l’avenir.»
En 2021, deux projets ont été mis en oeuvre sur cette thématique : “Plateforme d’observation de l’IA sur le lieu de travail “, et ” IA et travail équitable ” Le premier a pour objectif de collecter des informations sur l’impact de l’IA au sein des entreprises. Il a permis de travailler sur un catalogue des cas d’utilisation d’IA sur le lieu du travail et au sein des organisations qui seront la source d’études approfondies. Le second projet est une application concrète de la mission du PMIA visant à combler l’écart entre la théorie et la pratique.
L’objectif est de favoriser le bien-être au travail par une approche centrée sur l’humain et d’éclairer les décideurs, qu’ils soient politiques ou du secteur privé et de créer un environnement de travail équitable.
Le groupe de travail, tout en continuant de travailler sur les deux premiers projets, va en lancer un troisième en 2022 pour concevoir et mettre en place un Living Lab sur l’IA au travail. Ce nouveau projet permettra d’entrevoir l’avenir de l’IA et complètera le travail du groupe en multipliant les possibilités d’expérimentation. Yuko Harayama précise à ce propos :
« Ce laboratoire permettra de partager des expériences afin d’évaluer l’impact de l’IA au niveau des individus mais aussi des entreprises qui auront la possibilité de trouver des informations sur la façon la plus efficace de déployer l’intelligence artificielle et mener des expériences virtuelles pour mieux en évaluer l’impact »
Le concept de “Living Lab”, né aux Etats-Unis à la fin des années 1990, est arrivé en Europe en 2006 avec “Living Labs Europe” pour relancer l’emploi. C’est une méthodologie de recherche en innovation, les acteurs peuvent être publics ou privés et travaillent en concertation continue.
Le Living Lab proposé par le PMIA sera un lieu virtuel, reliant un réseau de Living Lab physiques nationaux où des expériences concrètes seront partagées. pour évaluer l’impact de l’IA au niveau des individus et des entreprises. Cette plateforme fournira des informations sur un déploiement efficace de l’IA aux entreprises qui pourront y mener des expériences virtuelles pour mieux l’appréhender. En outre, elle offrira l’aide d’experts et un catalogue de lignes directrices pour l’usage de L’IA. Les employés pourront faire l’expérience de l’IA et la partager.
Dans une première phase, en 2022, le Living Lab sera construit sous la forme d’un site web
accessible à la fois depuis des téléphones mobiles et des ordinateurs portables doté d’une fonctionnalité de recherche et de contenus variés : des études de cas réelles (ou des liens vers celles-ci) piochés dans la plateforme d’observation de l’IA sur le lieu de travail, un autre projet sur lequel le groupe d’experts travaille actuellement. Les contenus seront :
- Cas d’utilisation inclus dans la Plateforme d’observation de l’IA en milieu de travail,
- Cas d’utilisation supplémentaires pour des domaines spécifiques, par exemple les chatbots, une bibliothèque de vidéos et des ressources d’apprentissage/de formation. La mise en œuvre préliminaire de la réalité augmentée/réalité virtuelle (AR/VR) – en capacité d’affichage uniquement – permettra de disposer de fonctionnalités identiques à celles de la future plateforme interactive,
- Rapports, publications et initiatives de Living Lab nationaux relatifs à l’avenir du travail dans les pays membres du PMIA.
Des étudiants seront recrutés et viendront rejoindre les Enquêteurs Juniors du PMIA pour apporter leur concours à cette phase de développement.
Dans un second temps, de fin 2022 à mi-2023, le projet inclura la conception et le développement d’un prototype de plateforme interactive proposant des ressources, ouverte à tout un chacun pour développer ses propres stratégies d’IA, que ce soit en matière de chatbots, de réalité virtuelle ou augmentée, de compétences/d’apprentissage ou de redéfinition des tâches/compétences/postes pouvant avoir un large impact international.
Au second semestre 2023, une plateforme collaborative sera construite à partir de la plateforme interactive précédente et elle inclura :
- Des fonctionnalités permettant l’échange d’idées par différentes communautés d’intérêts/de pratique et le développement de communautés d’IA.
- Des espaces en ligne dédiés à la collaboration sur des projets (ces projets pourront faire l’objet d’une sélection avant approbation)
Yuko Harayama commente :
« Au-delà d’une source d’informations, nous espérons que le Living Lab sera aussi une source d’inspiration pour les acteurs impliqués dans l’IA et offrira des perspectives sur la diversité des pratiques en fonction des pays »
« Nos démarches se ressemblent comme nous, ces entreprises doivent tester leurs idées et le laboratoire pourra leur en offrir la possibilité ».