L’AI Night, organisée par France is AI et Artefact le 8 février dernier à Paris, a été l’occasion de rassembler les professionnels pour vivre une expérience unique en découvrant les avancées du domaine. Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au numérique, était présent pour évoquer la stratégie de la France à l’heure où Cédric Villani ne devrait plus tarder à remettre son rapport sur le sujet.
La France et la fracture numérique
Très attendu sur la question, Mounir Mahjoubi a évoqué les craintes que suscite l’intelligence artificielle tant au niveau des emplois que de l’éthique et de la protection des données. Il a également tenu à s’exprimer lors de son intervention sur la fracture numérique quand “20% des Français passent à côté” de la révolution digitale.
“L’enjeu va être de traiter la fracture entre ceux qui maîtrisent et ceux qui ne maîtrisent pas. Ceux qui vont voir leur métier se transformer et ceux qui vont profiter de ces transformations. Le pari qu’a fait le gouvernement, c’est de dire que la seule réponse à ça, ce sont les compétences”, a indiqué le secrétaire d’État lors d’un entretien commun avec Mashable FR, la Tribune, les Échos et Viuz.
“Le seul moyen de préparer la société à cette transformation, c’est qu’il faut que chacun ait le droit de se former autant que nécessaire. Oui, ça va bouger, il va y avoir du mouvement, ces technologies vont apporter plus de santé dans nos vies, de fluidité dans les transports et de bien-être au quotidien. Et en même temps, elles vont aussi bouleverser les équilibres économiques et il faudra qu’on soit prêt”.
Limiter la fracture numérique, sensibiliser le grand public et le guider dans l’utilisation des nouvelles technologies mais aussi accélérer la transition de nombreuses entreprises, notamment les TPE et PME, semblent être des enjeux fondamentaux pour l’avenir.
Quelques pistes sur la stratégie françaises en matière d’IA
Le secrétaire d’État s’est également entretenu avec les médias pour approfondir ces sujets et évoquer la place de la France face aux ambitieuses stratégies de pays tels que le Canada, les Émirats Arabes Unis, le Royaume-Uni ou encore la Chine. Leurs récents plans d’action concernant l’IA montrent en effet une stratégie particulièrement dynamique soutenue par des investissements considérables.
À ce propos, Mounir Mahjoubi a indiqué à Business Insider :
“On ne résume pas la stratégie de la France en matière d’intelligence artificielle à un montant. C’est bien plus que cela. Elle va impliquer le privé et le public. La mobilisation est générale: comment peut-on faire émerger des entreprises dans l’écosystème, des startups dans la deep IA ou des startups qui utilisent l’IA, pour créer de nouveaux étages. Il faut former, grandir et déployer. Un des piliers de cette stratégie, ce seront les talents.”
Alors que Microsoft ou encore Facebook ont annoncé de grands investissements en France lors de “Choose France”, le sommet de l’attractivité économique organisé par le gouvernement il y a quelques semaines, Mounir Mahjoubi a également voulu préciser que son objectif n’était pas de voir des entreprises étrangères recruter davantage en France, même si c’est évidemment positif pour le pays, mais plutôt d’aider au développement de start-ups françaises pour qu’elles puissent embaucher localement et s’internationaliser.
Parallèlement, dans son entretien avec Business Insider, le secrétaire d’État au numérique est également revenu sur le sujet de la fuite de talents due au manque de jeux de données d’envergure. Il a insisté sur la nécessité de “créer de nouveaux véhicules juridiques” en lien avec le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) “qui pose la question du statut et de la mise à disposition des données publiques et du recueil de données privées”.