L’UMR 1190 ou Laboratoire de Recherche Translationnelle sur le Diabète est une unité mixte de recherche de l’Université de Lille, de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Institut Pasteur de Lille. L’unité se concentre sur la recherche translationnelle sur le diabète et en particulier sur la transplantation d’îlots de Langerhans humains (cellules pancréatiques qui produisent l’insuline) et la chirurgie métabolique. Elle a d’ailleurs reçu récemment un financement de l’ANR en 2022 pour BIB-UP, un projet pour lequel elle utilisera l’IA et la modélisation pour mieux comprendre et prédire les résultats de la chirurgie métabolique.
Selon les chiffres de l’Institut Pasteur de Lille, on comptait 463 millions de personnes diabétiques âgées de 20 à 79 ans dans le monde en 2020, dont 5 millions en France. De plus, on estime que 700 000 personnes seraient atteintes de cette maladie métabolique dans notre pays et l’ignorent.
Dirigée depuis 2020 par le Professeur François Pattou, labellisée par l’INSERM comme ERIT-M la même année, l’équipe est devenue UNIT-M en 2005, puis U859 en 2009 et UMR – 1190 en 2015.
En 2009, elle a rejoint l’équipe de Philippe Froguel et Bart Staels pour former la Fédération de recherche de l’institut Européen de GénomIque pour le Diabète (EGID) qui a été reconnue en 2011 comme Laboratoire d’excellence (Labex) par le Programme d’Investissements d’Avenir [PIA].
L’équipe de recherche est située sur le campus du CHU de Lille, dans le Pôle Recherche de la Faculté de Médecine et compte une plateforme de Biothérapie pour la production d’îlots humains, une animalerie (rongeurs et miniporcs) et la plateforme DiabInnov (plateforme industrie-universitaire). Les études cliniques sont toutes menées à l’Hôpital Huriez, qui se situe à proximité du laboratoire.
La recherche translationnelle sur le diabète à l’UMR 1190
L’équipe réunit des chercheurs cliniciens, des chirurgiens endocriniens, des diabétologues, des biologistes, un vétérinaire qui travaillent au développement de thérapies innovantes pour les formes graves de diabète et leur application clinique. Ses recherches sont axées sur la production d’îlots humains et le traitement du diabète de type 1 par la transplantation d’îlots ainsi que le traitement du diabète de type 2 par la chirurgie métabolique.
La chirurgie métabolique
La chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’obésité vise à diminuer durablement la charge pondérale en modifiant l’anatomie du système digestif, l’acte chirurgical est soit la dérivation gastrique (Roux-en-Y) ou la gastrectomie verticale (sleeve).
Chez les patients présentant également un diabète de type 2, la chirurgie bariatrique peut entraîner une diminution rapide du taux de sucre dans le sang (glycémie) du fait que moins d’aliments sont consommés et une réduction de la lipotoxicité, d’où le nom de chirurgie métabolique. Si elle peut offrir une rémission du diabète, elle ne peut pourtant pas le guérir.
En pratique clinique, les indications de cette approche sont encore débattues pour le diabète de type 2 et sont à l’étude à l’UMR 1190.
Le projet BIB-UP : modélisation et intelligence artificielle pour mieux comprendre et prédire les résultats de la chirurgie métabolique
L’équipe de l’UMR 1190 “Recherche translationnelle sur le diabète” a recours à l’IA pour accélérer la compréhension des maladies métaboliques et optimiser la prise en charge des patients.
Après le succès en 2021 du projet MIGAD, où elle a modélisé, avec Cedric Lhoussaine (Biocomputing, Cristal, Univ Lille) la réponse glycémique postprandiale (glycémie après les repas), l’UMR 1190 a obtenu récemment un nouveau financement de l’ANR pour BIB-UP. Mené en collaboration avec Philippe Preux (SequeL, Inria), ce projet transdisciplinaire, initié en 2019 avec le soutien de l’I-site, explore l’apport de l’IA pour faciliter le suivi des patients ayant bénéficié d’une chirurgie métabolique.
L’UMR a d’ailleurs mis en ligne un calculateur pour aider les professionnels de la santé à visualiser la trajectoire de poids prévue après une première chirurgie bariatrique. Sur la base des caractéristiques préopératoires, cette application permet d ‘afficher les poids prévus à 1, 3, 12, 24 et 60 mois.