La création de démonstrateurs faisant usage d’une IA frugale dans des secteurs-clés pour atteindre les objectifs climatiques, tels que les villes durables, les bâtiments intelligents, la mobilité et l’agriculture de précision, est au cœur de la seconde phase de la Stratégie nationale en intelligence artificielle (SNIA) à l’horizon 2025. Le projet IA Eco-Pilot porté par Advizeo, expert en Energy Management, la Métropole du Grand Paris et Tilt, société spécialisée dans la gestion de la flexibilité énergétique, figure parmi les lauréats de la deuxième vague de l’AAP DIAT consacré à ces démonstrateurs.
Piloté par le Secrétariat général pour l’investissement et opéré par la Banque des Territoires, l’AAP DIAT a la particularité de réunir deux stratégies d’accélération : “Ville durable et bâtiments innovants” et “IA”. Son objectif est de soutenir des projets structurants qui démontrent l’efficacité de technologies basées sur l’IA et la science des données, faisant usage d’une IA frugale en énergie et/ou en données, en les validant dans des environnements réels.
IA Eco-Pilot : assister les gestionnaires d’espaces tertiaires
L’AAP DIAT s’adresse aux collectivités territoriales ou à leur regroupement (syndicat, GIP) et aux établissements publics locaux. Ceux-ci avaient la possibilité de former un consortium avec des acteurs publics ou privés, chargés de la conception, de la réalisation, et de la gestion de tout ou partie des composantes du projet.
La Métropole du Grand Paris s’est donc associée à Advizeo et Tilt pour le projet IA Eco-Pilot dont l’objectif est d’automatiser la gestion et le suivi énergétique des bâtiments à distance. Il permettra ainsi aux collectivités de la Métropole de réduire substantiellement la consommation énergétique des bâtiments, notamment en intégrant des mécanismes de flexibilité électrique.
Le projet sera divisé en deux briques d’IA, l’une conçue pour aider les gestionnaires d’énergie à surveiller et optimiser la consommation énergétique des bâtiments, la seconde pour permettre aux bâtiments de s’autoréguler.
La première s’appliquera à un parc de plus de 7000 bâtiments répartis sur 54 collectivités. L’IA va préconiser des réglages sur les équipements et des actions de rénovation énergétique, adaptés à la typologie des bâtiments et à leur usage, facilitant ainsi la prise de décision des gestionnaires d’énergie ainsi que l’atteinte des objectifs du Dispositif Éco-Énergie Tertiaire (DEET) qui impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire afin de lutter contre le changement climatique.
La seconde brique d’IA du projet sera expérimentée sur un groupe plus restreint de douze bâtiments répartis dans six collectivités pilotes. Cette phase se concentrera sur l’autorégulation des équipements CVC (chauffage, ventilation, climatisation), à l’aide d’un contrôle prédictif prenant en compte des variables telles que la météo, l’usage et les caractéristiques des bâtiments. L’intégration de la flexibilité électrique permettra d’ajuster les usages énergétiques en fonction de la demande sur le réseau, offrant ainsi une gestion plus souple et optimisée.
Un projet central pour la transition écologique
Les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans la transition énergétique et écologique, car elles sont directement responsables d’environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre à travers leurs infrastructures et leurs services (bâtiments publics, gestion des déchets, transports, etc.). En utilisant des solutions telles qu’IA Eco-Pilot, elles pourront non seulement mieux respecter les nouvelles réglementations, mais aussi contribuer activement à la réduction des émissions de CO2 à l’échelle nationale.
Si les tests sont concluants, ce démonstrateur pourrait être déployé à plus grande échelle dans les années à venir, ouvrant la voie à une gestion énergétique optimisée dans les territoires, en ligne avec les objectifs de France 2030.