Quelle est la perception de l’IA générative près d’un an et demi après le lancement de ChatGPT auprès du grand public ? Comment varie-t-elle selon les environnements, professionnel et personnel ? Comment la France se positionne-t-elle sur ce sujet par rapport au reste du monde ? Quels enseignements les entreprises peuvent-elles en tirer ? Autant de questions auxquelles tentent de répondre le Boston Consulting Group (BCG) et sa division Tech, BCG X, dans leur rapport “Consumers Know More About AI Than Business Leaders Think“.
L’analyse de BCG repose sur les réponses de 21 400 consommateurs et employés issus de 21 pays, dont la France, tous secteurs d’activités confondus.
En France, 80 % des personnes interrogées connaissent l’IA générative, un chiffre en ligne avec la moyenne internationale et plus élevé que ce qu’anticipaient les auteurs.
18 % des répondants français déclarent avoir utilisé ChatGPT ou un autre service piloté par l’IA, quels que soient leur genre et leur âge alors que la moyenne internationale est de 25%. Sans surprise, les cohortes les plus jeunes, moins de 35 ans, affichent les taux d’utilisation les plus élevés.
On peut noter que, dans des marchés tels que l’Inde, le Brésil et les Émirats Arabes Unis, l’utilisation de l’IA dépasse les niveaux observés dans les marchés dits matures.
Les Français les plus pessimistes quant aux impacts de la GenAI
Les réponses de l’enquête démontrent une compréhension très nuancée de l’IA et de ses aspects positifs et négatifs. Le rapport révèle des différences notables des préoccupations selon le cadre, professionnel ou personnel, de son utilisation.
L’IA générative dans le cadre professionnel
Les employés sont en moyenne 70 % à se déclarer enthousiastes quant à l’idée d’intégrer de l’IA générative au travail (formation, efficacité). En France, ce chiffre tombe à 58 %.
D’ailleurs, 31 % des employés français se disent préoccupés par l’usage de l’IA générative au travail contre 15 % en moyenne, ce qui fait de la France le pays le plus pessimiste sur le sujet.
Les Français les plus préoccupés par l’IA générative travaillent dans les secteurs du marketing et de la finance. A l’inverse les répondants issus des secteurs médical, éducatif et infantile sont les moins inquiets.
L’IA générative dans le cadre personnel
L’écart est encore plus important en ce qui concerne l’adoption de l’IA générative dans la sphère privée : alors que la moyenne se situe à 29 %, 50 % des consommateurs français expriment des inquiétudes. Ces dernières se focalisent principalement sur la sécurité des données personnelles et les incertitudes liées à la technologie, notamment en termes d’impact sur l’emploi. La France se montre là aussi comme le pays le plus préoccupé par ces questions.
Une polarisation nette des sentiments entre pays développés et pays en voie de développement
Le rapport révèle que seulement 7 % des employés chinois et 11 % des employés indiens expriment une inquiétude vis-à-vis GenAI, contre 18 % aux Etats-Unis et 19 % en Allemagne).
Quant aux consommateurs de ces pays, les chiffres sont sensiblement les mêmes : 9 % des consommateurs chinois et 11 % des consommateurs indiens sont inquiets sur le sujet, contre 40 % aux Etats-Unis et 39 % en Allemagne.
Quelles implications pour les dirigeants ?
Les auteurs invitent les dirigeants souhaitant exploiter le potentiel de GenAI à activer plusieurs leviers :
- Prendre en compte l’opinion des consommateurs pour intégrer les nuances de perception qui varient d’un pays à l’autre ;
- Répondre aux inquiétudes en matière de sécurité des données via des efforts de transparence et une démarche d’IA responsable ;
- Anticiper les impacts sur les employés en repensant les fonctions et l’organisation de l’entreprise à l’aune de GenAI.