France Relance : ARDNA, projet d’IA lauréat de l’appel à projets de soutien à l’investissement et à la modernisation de la filière nucléaire

C’est dans le cadre de France Relance que le projet ARDNA (AI Research on Data for Nuclear Application) a été sélectionné, fin 2021, comme lauréat de l« appel à projets de soutien à l’investissement et à la modernisation de la filière nucléaire ». ARDNA est un projet de la société Aquila Data Enabler, en partenariat avec l’Andra (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) et la startup Spotlight-Earth. Cette technologie pourrait concerner la surveillance sismique des ouvrages de stockage de Cigéo, le projet de stockage géologique pour les déchets les plus radioactifs.

La radioactivité est un phénomène naturel auquel nous sommes tous exposés sans en être pour autant conscients. Ce phénomène peut être reproduit artificiellement pour l’imagerie médicale ou pour la fusion dans les centrales nucléaires. Les déchets radioactifs ont diverses provenances : l’industrie électronucléaire, bien sûr, mais ils peuvent aussi provenir de la recherche, la médecine, de la Défense avec les armes nucléaires, les navires et les sous-marins à propulsion nucléaire…

Si jusqu’au milieu du XXème siècle, on a exploité le nucléaire sans avoir appréhender sa dangerosité, allant jusqu’à fabriquer des produits de beauté à base de radium, la seconde partie de ce siècle a vu la mise en place de mesures de prévention et de contrôles.

ANDRA, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs

En France, les premiers déchets radioactifs sont apparus avec les thérapies à base de radium contre le cancer dans les années 1930. Après la seconde guerre mondiale, le Commissariat à l’Energie Atomique a été créé ainsi que des centres de recherche nucléaire, les déchets étaient alors conditionnés de manière sûre et stockés sur les sites du CEA.

Les années suivantes, avec l’apparition des premières centrales électronucléaires, le développement de la recherche et la fabrication des armes atomiques, les déchets radioactifs se sont accumulés. Après les avoir immergés en 1967 et 1969, le CEA a décidé d’implanter à côté de son usine de retraitement de combustibles de La Hague un centre, pour stocker les déchets de faible et moyenne activité. Le Centre de la Manche voit le jour en janvier 1969, et son exploitation est confiée à l’entreprise Infratome.

La création de l’Andra

Le choc pétrolier, qui a suivi la guerre du Kippour en 1973, a poussé la France à se doter de plusieurs dizaines de centrales ainsi que des unités pour recycler le combustible usé, augmentant ainsi le volume de toutes les catégories de déchets radioactifs. Le gouvernement a demandé au CEA de créer en son sein un organisme pour la gestion de tous ces déchets. L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs a ainsi été créée en 1979.
En décembre 1991, l’Assemblée Nationale vote une loi qui rend l’Andra, indépendante du CEA. On lui demande d’étudier la possibilité du stockage en profondeur des déchets et fin 1998, le site de Meuse/Haute-Marne qui est choisi pour implanter un laboratoire souterrain : l’Andra va créer un laboratoire dans l’argile.
En 2006, elle est chargée de concevoir et d’implanter, dans la même couche d’argile à 500 mètres de profondeur qui a été étudiée grâce au laboratoire de Meuse /Haute-Marne, un centre de stockage réversible profond pour les déchets de haute activité et moyenne activité à vie longue.

En mars 2010, l’Andra est autorisée à mener des investigations géologiques approfondies au sein de la ZIRA (Zone d’intérêt pour une reconnaissance profonde). Le projet de stockage géologique prend le nom de Cigéo (centre industriel de stockage géologique).

Le projet ARDNA

ARDNA, système de contrôle augmenté par l’intelligence artificielle, pourra à terme être utilisé pour la surveillance des ouvrages de stockage de Cigéo, le projet de stockage géologique pour les déchets les plus radioactifs. Aquila Data Enabler a apporté son expérience R&D au service du projet et Spotlight-Earth sa solution de mesure sismique qui permet la détection dynamique des changements de sous-surface sur des zones de sous-surface stratégiques (spots.)

Cette approche hybride permet de coupler deux types de modélisation complémentaires, physique et data, pour caractériser en 4D ( dans le temps et l’espace) les vitesses de propagation des ondes sismiques dans la roche autour d’un alvéole de stockage de déchets de haute activité.

ARDNA pourra être destiné à d’autres utilisations et sur d’autres types de données de surveillance d’ouvrages et/ou de contrôle de pièces industrielles et d’équipement au sein de la filière nucléaire.

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