Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, Olivier Klein, Ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, et Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, ont annoncé le 25 octobre dernier les lauréats de la première vague de l’appel à projets « Territoires intelligents et durables » de France 2030.
Lancé en octobre 2021 dans le cadre de la stratégie d’accélération « Solutions pour la ville durable et les bâtiments innovants » du 4ème Programme d’investissements d’avenir (PIA4) et du plan France Relance, l’appel à projets « Territoires intelligents et durables » vise à « soutenir des projets structurants, pérennes et qui peuvent être reproduits de territoires intelligents et durables ».
Doté d’une enveloppe de 30 millions d’euros, il a été couplé avec un autre AAP de France 2030 : « Démonstrateurs d’IA frugale dans les territoires pour la transition écologique » (DIAT) lancé en juillet dernier dans le cadre de la seconde phase de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA).
Le volet intelligence artificielle
Complétant l’AAP « Territoires intelligents et durables », le volet DIAT réunit deux stratégies d’accélération : IA et « Solutions pour la ville durable et les bâtiments innovants ». La relève des projets a eu lieu le 7 novembre dernier.
Ce volet vise à soutenir le développement d’applications d’IA frugale en énergie et/ou en données mises au service des objectifs de décarbonation, de transition écologique et énergétique des collectivités territoriales et des services publics ou intérêts collectifs dont elles ont la responsabilité, tout en validant en environnement réel des technologies d’acteurs émergents.
Les lauréats de l’AAP « Territoires intelligents et durables »
Cet AAP vise à soutenir principalement les collectivités territoriales, syndicats mixtes ou syndicats intercommunaux ayant pour ambition d’apporter une solution à un problème de pilotage de politiques publiques ou d’améliorer la gestion ou l’exploitation d’un ou plusieurs services aux usagers. Il a pour ambition de contribuer à :
- La structuration de modèles économiques, de modèles de gouvernance et d’outils
d’évaluation répondant au concept de territoire intelligent ; - L’émergence de solutions reposant sur l’exploitation de données, souveraines et adaptées aux spécificités des services publics territoriaux ;
- La structuration d’un écosystème national d’acteurs, basé sur des expériences de
« territoires intelligents et durables », favorisant le partage de retours d’expériences, la
mise en place de méthodes et la diffusion de bonnes pratiques dans une optique de
réplicabilité.
Seize projets ont été déposés, les cinq sélectionnés sont portés par le syndicat départemental d’électrification du Finistère (région Bretagne), le syndicat intercommunal d’énergie de l’Ain (région Auvergne Rhône Alpes), Toulouse métropole (région Occitanie), le syndicat audois de l’énergie et du numérique (également région Occitanie) et par la région Grand Est.
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- Le syndicat départemental d’électrification du Finistère envisage de compléter et étendre son réseau bas débit/ longue portée Lora pour déployer des capteurs environnementaux et une infrastructure IoT mutualisée. Il envisage le déploiement de services d’objets connectés dans une logique de transition énergétique, de réduction des impacts environnementaux et d’amélioration des services publics (éclairage public, efficacité énergétique des bâtiments, collecte des déchets, qualité de l’air intérieur). Il pourra ainsi définir un modèle économique rendant accessible les services d’objets connectés à des collectivités de petites tailles via le partage, la mutualisation et le cofinancement de ces infrastructures;
- Le syndicat audois de l’énergie et du numérique a pour projet la structuration d’un système organisé et interopérable de management des territoires intelligents à l’échelle départementale avec la constitution d’une infrastructure numérique souveraine (GFU) et d’un panel de services mutualisés adaptés aux petites communes (environnement numérique de travail, plateforme IoT, stockage de données).Il a également pour projet de développer un écosystème pour la résilience face aux changements climatiques (prévention des feux de forêt et des inondations, cellule de crise) et d’apporter son appui à l’innovation technologique : robotisation de la filière viticole, industrie du futur dans les zones portuaires;
- Le syndicat intercommunal d’énergie de l’Ain va pour sa part travailler sur le déploiement à l’échelle départementale d’un hyperviseur permettant de centraliser la gestion de l’ensemble des réseaux et équipements des collectivités afin d’optimiser la maintenance de l’ensemble des réseaux déployés sur le territoire dans une logique de maintenance prédictive (réseau d’éclairage public, de fibre optique, de production d’énergie photovoltaïque, réseau de vidéoprotection…).Il apportera ainsi son appui au pilotage des politiques publiques dans une optique d’efficacité énergétique et d’amélioration du cadre de vie (éclairage intelligent, gestion technique des bâtiments, vidéoprotection);
- La région Grand Est a pour projet l’implantation de deux démonstrateurs de solutions d’hypervision dans des collectivités rurales associant un réseau d’interconnexion passive d’équipements;
- La métropole de Toulouse veut exploiter une plateforme et des technologies de BIM/CIM (jumeau numérique, modélisation 3D) pour faciliter l’exploitation des ouvrages, explorer les bénéfices d’une gestion dynamique des données territoriales (efficacité énergétique, efficacité opérationnelle dans l’exploitation des ouvrages, conformité réglementaire, planification et suivi des travaux). Elle pourra ainsi définir un modèle pour l’industrialisation des plateformes BIM / CIM basée sur solution réplicable(standardisation des cahiers des charges) et l’élaboration d’un modèle économique.
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