Grâce à la solution Threat Matrix, la FIFA fait un pas de plus dans son engagement contre les abus en ligne et pour la protection de ses joueurs, joueuses et membres du staff. À l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, elle propose un plan basé sur l’IA.
Un rapport publié par la FIFA à l’occasion de la Journée internationale de la Lutte contre les Discours de Haine le 18 juin, dénonce l’augmentation considérable du nombre d’insultes dont sont victimes les footballeurs et footballeuses sur Twitter et Instagram, en particulier pendant les compétitions internationales. C’est donc dans l’optique d’établir un plan de protection de ses équipes, arbitres, supporters et supportrices contre les insultes qui circulent sur les réseaux sociaux, que la FIFPRO (Fédération Internationale des joueurs de football) s’est associée à la FIFA, à quelques mois du lancement de la Coupe du Monde Qatar 2022.
Threat Matrix met en exergue le cyberharcèlement dans le milieu du football
Threat Matrix, développée par Signify.ai, est une solution capable d’identifier et de tracer les abus et les comportements discriminatoires en ligne. Grâce au machine learning, l’algorithme est capable d’extraire et de filtrer une quantité massive de données issues des réseaux sociaux et d’identifier les cas d’abus. Appuyée d’une vérification humaine, elle permet une compréhension plus nuancée des messages de haine et de ceux qui cherchent à s’attaquer aux valeurs du football. Ainsi, le système a étudié plus de 400 000 messages publiés sur les réseaux sociaux au cours des demi-finales et finales de deux compétitions internationales (Euro 2020 et CAN 2021). Le bilan est sans appel : 55% des joueurs et membres du staff ont reçu des commentaires homophobes (40%) et racistes (38%) dans la majorité des cas.
« Comme en témoigne cette collaboration, le football se doit de protéger les joueurs et les autres communautés potentiellement affectées par ces insultes de plus en plus fréquentes dans le cadre professionnel. De tels propos peuvent avoir des conséquences profondes sur leur personnalité, leur famille et leurs performances, sans même parler de leur bien-être ou de leur santé mentale »,
considère le Président de la FIFPRO, David Aganzo.
Plusieurs dispositifs mis en place par la FIFA et la FIFPRO
Pour pallier au harcèlement en ligne dont sont victimes les équipes de football, la FIFA et la FIFPRO ont décidé de lancer un outil de modération à utiliser en période de compétition. Ce dispositif, qui étudie aussi bien les messages liés au football masculin que féminin, détectera automatiquement les termes haineux présents dans sa base de données afin d’en réduire considérablement leur portée. Par ailleurs, grâce à l’analyse de ces messages et des comptes mis en cause, la FIFA envisage d’appliquer des sanctions qui pourront aller de l’interdiction d’achat de billets ou d’assister à des matchs, jusqu’aux sanctions juridiques dans les cas les plus graves.
« Notre devoir est de protéger le football et, par conséquent, les footballeurs, dont les exploits sur le terrain nous apportent tant de joie et de bonheur »,
a déclaré le Président de la FIFA, Gianni Infantino.
« Malheureusement, nous observons une tendance inquiétante consistant à publier des messages inacceptables à l’encontre des joueurs, des entraîneurs, des arbitres voire des équipes elles-mêmes. Cette forme de discrimination, comme toutes les autres, n’a pas sa place dans le football. »
Dans le cadre de cette collaboration, la FIFA et la FIFPRO proposeront également un soutien pédagogique, des conseils pour gérer ses comptes sur les réseaux sociaux et des recommandations en matière de santé mentale à l’ensemble des joueurs et joueuses concernés par les compétitions de la FIFA en 2022 et 2023. Le service de modération, lui, restera actif durant chacun de ces tournois.