Focus sur OptiBiomasse, projet mêlant agronomie à valeur médicale ajoutée et intelligence artificielle

OptiBiomasse

Lancé en 2017 à à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège, le projet OptiBiomasse était focalisé sur la recherche dans les secteurs pharmaceutique et parapharmaceutique. Des molécules d’intérêt ont été étudiées jusqu’à ce que la pandémie COVID entraine une réorientation des recherches vers une plante en particulier, l’armoise. L’intelligence artificielle et la robotique ont alors fait leur entrée pour permettre à ce projet de jouer un rôle dans l’agriculture 4.0, au service de l’homme et de la vie.

Pharmacie, parapharmacie, agronomie et agriculture 4.0 peuvent permettre d’aboutir à des recherches très intéressantes. C’est le cas de projet OptiBiomasse, initié par le Pr Eric Haubruge à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège, et qui fait partie d’un vaste programme de recherche institutionnel appelé Tropical Plant Factory. Le projet se centre sur les molécules d’intérêt dont le chanvre, l’euphorbe, le pélargonium et l’échinacée afin d’en extraire les principes actifs les plus efficients.

optibiomasse plante

En 2020, l’étude de l’armoise, plante aux propriétés notamment antipaludiques et antivirales, a été privilégiée dans le contexte COVID. Ce projet agronomique à valeur médicale ajoutée vient de se voir adjoindre de l’intelligence artificielle : un robot hautement innovant a été installé au sein des cultures d’armoise de Gembloux Agro-Bio Tech ULiège.

Le principe de cette « Smart agriculture » ? Un robot, complété par deux caméras hyperspectrales et couplées à un logiciel, progresse parmi les cultures. comme l’explique le Pr Haïssam Jijakli, coordinateur du projet OptiBiomasse, au C-RAU (Centre de Recherches en Agriculture Urbaine), à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège :

“C’est en cela que cette installation est innovante en comparaison avec les cultures assistées par de la robotique existant à ce jour : avant, les plantes défilaient devant un robot ; à présent, le trio robot-caméra-logiciel évolue parmi les cultures. Ce type de système polyvalent et mobile ne perturbe plus les plantes. De plus, ce robot peut non seulement se frayer un passage dans des espaces exigus, mais est aussi capable de collecter des informations encore indécelables à l’œil nu. Il peut, par exemple, repérer rapidement si la plante manque d’eau et de nutriments particuliers ou encore estimer si celle-ci a atteint le degré de maturité requis avant récolte”.

L’étude n’est ni de plein champ ni de pleine terre, mais en container et hors sol. Entre autres avantages, le container constitue un environnement où l’on peut contrôler divers paramètres tels que la lumière, l’humidité relative, l’irrigation… et donc placer d’entrée de jeu les cultures dans un contexte de rendement optimal. De plus, le container offre l’opportunité de faire croître en masse et sur un espace restreint ces plantes à haute valeur ajoutée. Enfin, la culture hors sol (hydroponie) qui y est pratiquée requiert peu d’eau. Une fois toutes ces conditions optimales réunies et appliquées, le robot opère alors. Ce système est appelé “plateforme robotisée de phénotypage”.

optibiomasse équipe recherche
Depuis 2017, les recherches d’OptiBiomasse sont coordonnées par le Pr Haïssam Jijakli, fondateur du C-RAU (Centre de Recherches en Agriculture Urbaine), à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège. L’aspect agronomique d’OptiBiomasse est sous la responsabilité du Dr Françoise Bafort ; l’aspect mécatronique, sous celle du physicien Jean-Jacques Lemaire, avec le soutien de la PME marchoise MachineSight (intégrateur en machines spéciales).

Actuellement de niveau premium et aux mains de la R&D, cette technologie va permettre d’identifier des protocoles de cultures efficients. Ceux-ci seront ensuite adressés aux fermiers, notamment urbains et péri-urbains. Ces producteurs pourraient donc valoriser des espaces non utilisés en ville ou en périphérie, ou encore envisager de cultiver là où cela aurait été a priori improbable (sols pollués, friches industrielles…). Une façon de se réapproprier l’espace au plus juste, mais aussi de repenser son métier. Ceci avec la certitude de produire des plantes selon des protocoles éprouvés, et avec pour point de mire l’augmentation durable de la productivité.

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