À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Délégation aux droits des femmes, la Délégation à la prospective et l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) ont organisé hier un colloque intitulé “Femmes et IA : briser les codes”.
Selon le Rapport de l’UNESCO sur la science de 2021, intitulé “Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive”, les femmes ne représentaient que 22 % des professionnels de l’IA en France et 33,3 % de la population dans les recherches scientifiques.
Une forte sous-représentation (20%) dans les écoles d’ingénieurs et du numérique était également constatée, due principalement à des stéréotypes de genre amenant les jeunes filles à se tourner au lycée vers des études littéraires, paramédicales ou sociales.
Ce colloque a été l’occasion de dresser un état des lieux de la place des femmes dans les métiers de l’IA, des raisons de leur sous-représentation et de donner des pistes pour y remédier.
Pour les chercheurs comme pour les sénateurs, si l’IA est une source de « progrès , elle constitue « un sujet de préoccupation majeure », notamment au regard des enjeux de parité puisqu’elle « génère, diffuse, amplifie et reproduit les inégalités de genre ». Surmonter les préjugés et les biais qui empêchent les femmes de choisir et d’accéder aux métiers de l’IA, alors que cette dernière pourrait améliorer l’inclusion et la parité, est aujourd’hui impératif.
Après un discours d’ouverture de Gérard Larcher, Président du Sénat, rappelant que si les femmes représentent 40% des effectifs des enseignements de spécialité en maths, elles ne sont que 14% à opter pour les sciences informatiques et numériques, 13% pour les sciences de l’ingénieur, Dominique Vérien, Présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, a souligné que les stéréotypes étaient bien “ancrés”.
Trois tables rondes ont été organisées :
Pourquoi si peu de femmes dans les métiers de l’IA ?
Cette table ronde a été animée par Laure Darcos, avec comme intervenants :
- Elyes Jouini, professeur des universités en économie et mathématiques, titulaire de la chaire Unesco « Femmes et Science » à l’Université Paris-Dauphine;
- Sarah Cohen-Boulakia, professeure des universités, chercheuse au LISN (Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique), directrice-adjointe de l’institut DATAIA de l’Université Paris-Saclay ;
- Hélène Deckx van Ruys, directrice RSE et copilote du groupe Femmes et IA au Laboratoire de l’égalité.
L’IA est-elle sexiste ?
Cette seconde table ronde a été animée par Stéphane Piednoir, Président de l’OPECST. Sont intervenues :
- Tanya Perelmuter, co-fondatrice et directrice de la stratégie et des partenariats de la Fondation Abeona (collectif pour une IA responsable et inclusive), rapporteure générale du rapport Algorithmes : contrôle des biais SVP de l’Institut Montaigne ;
- Jessica Hoffmann, chercheuse dans l’équipe PAIR (People + AI Research) de Google ;
- Marine Rabeyrin, responsable du groupe Femmes & IA du Cercle InterL, Directrice Europe-Afrique-Moyen-Orient Segment Éducation chez Lenovo
11h00 – Troisième table ronde
Animée par Christine Lavarde, présidente de la délégation à la prospective
Comment faire de l’IA un atout pour l’égalité femmes-hommes ?
Cette dernière table ronde a été animée par Christine Lavarde, Présidente de la délégation à la prospective. Y ont participé :
- Laure Lucchesi, spécialiste des politiques publiques du numérique, ex-directrice d’Etalab (Chief Data & IA Officer auprès du Premier ministre) ;
- Sasha Rubel, responsable des politiques publiques en IA Europe-Afrique-Moyen-Orient chez Amazon, membre du réseau d’experts de l’OCDE sur l’IA ;
- Nozha Boujemaa, vice-présidente IA chez Décathlon, membre du comité interministériel de l’intelligence artificielle générative.