Les systèmes d’intelligence artificielle “ont moins de sens commun que les rats”, a affirmé mardi à Paris le chef de la recherche sur l’intelligence artificielle de Facebook, le Français Yann LeCun. (AFP)
“La machine n’a pas la capacité d’apprendre de nouveaux comportements sans en faire l’expérience au préalable, contrairement aux humains et aux animaux qui, grâce à l’observation, sont capables de prévoir à l’avance”, a-t-il expliqué lors d’un point presse au lendemain de l’annonce de nouveaux investissements du géant américain en France.
L’intelligence artificielle, au coeur de nombre d’innovations technologiques en cours comme le véhicule autonome, inquiète aussi par sa capacité à recommander ou prendre des décisions à la place des êtres humains.
Toutefois, ses possibilités restent limitées aux environnements contraints et maîtrisés, selon beaucoup d’experts.
“L’apprentissage par le renforcement (une méthode de “machine learning” notamment utilisée dans le système alpha de Deepmind détenu par Google) fonctionne dans les jeux vidéo mais pas dans le monde réel”, a renchéri Antoine Bordes, directeur du centre de recherche parisien sur l’intelligence artificielle de Facebook.
“Prenons l’exemple de la conduite autonome, on ne peut pas se permettre de faire tomber une voiture d’une falaise pour que l’algorithme apprenne et progresse”, a-t-il expliqué.
Yann LeCun a également donné l’exemple de l’assistant virtuel un temps évoqué par Facebook (le projet “M”).
“Nous avons demandé aux gens ce qu’ils demanderaient à un assistant virtuel”, mais leurs besoins “dépassent ce que l’on peut faire actuellement”, a-t-il dit. “Il y a de nombreuses tâches que l’on ne peut pas automatiser avec l’état actuel de la recherche” a-t-il affirmé.
Facebook a annoncé lundi son intention de doubler de 30 à 60 le nombre de chercheurs de son centre parisien créé en 2015.