A Prague, des chercheurs et des journalistes du fact-checking ont lancé le 10 février dernier un centre de lutte contre la désinformation en Europe Centrale. Financé par l’Union Européenne et coordonné par l’université Charles à Prague, le projet vise aussi à éduquer les médias dans la région et développer des outils d’intelligence artificielle pour détecter les fausses informations.
EDMO est un observatoire indépendant qui réunit des chercheurs et des universitaires pour lutter contre la désinformation. Les huit hubs nationaux ou multinationaux existants couvrent l’Irlande, la Belgique, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie, l’Espagne, la Suède, ainsi que la Norvège. Un nouveau centre de lutte contre la désinformation en Europe centrale vient d’être créé qui va interagir et se coordonner avec lui : CEDMO.
L’ Observatoire des médias numériques d’Europe centrale CEDMO
CEDMO cherche à devenir un acteur pertinent pour la communauté de l’éducation aux médias en Europe centrale, particulièrement vulnérable à la désinformation en raison du faible taux d’éducation au sein des médias et qui serait ciblée par la désinformation pro-russe. Pôle pluridisciplinaire indépendant, le hub CEDMO rassemble des vérificateurs professionnels, chercheurs, spécialistes de l’IA et experts en éducation aux médias unis par un objectif commun : fournir au public et aux gouvernements les moyens nécessaires pour vérifier les informations et contrer la désinformation en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. Vaclav Moravec, coordinateur du projet a déclaré :
«Notre objectif est de renforcer la coopération interdisciplinaire et internationale pour soutenir la résilience régionale, la cohésion sociale, le bien-être et la démocratie dans nos pays.»
Coordonné par l’Université Charles à Prague, le projet inclut l’AFP, leader du fact-checking, l’Université polonaise SWPS, l’Université technique tchèque, l’Institut slovaque Kempelen des technologies intelligentes et l’Université Saints Cyrille et Méthode y sont également impliqués. Martin Solik, professeur adjoint à l’université Saints Cyrille et Méthode, a déclaré :
«Le CEDMO est une excellente occasion de relier les concepts théoriques et les résultats de la recherche en pratique»
Eduquer les médias et développer des outils d’IA pour lutter contre la désinformation
Une caractéristique clé du projet CEDMO est l’utilisation de l’intelligence artificielle pour cartographier et détecter la propagation de la désinformation. Ce projet vise à renforcer la culture numérique et médiatique et permettre à terme aux autorités et régulateurs nationaux ainsi qu’au public d’être mieux informés. L’infrastructure technique est développée par le Centre technologique d’Athènes (ATC).
Le CEDMO a pour mission de :
- Diminuer les pires méfaits de la désinformation, tels que les menaces pour la santé publique, la cohésion sociale, le développement économique, les discours de haine et l’extrémisme.
- Renforcer la transparence et la compréhension en améliorant la littérature médiatique et numérique, l’accès à des informations fiables et en entravant la portée de la mésinformation/désinformation.
- Construire la confiance en analysant les défis auxquels la région, les États et les communautés sont confrontés pour établir et rétablir la confiance.
Christine Buhagiar, directrice Europe, Agence France-Presse (AFP), conclut
«L’AFP est fière de faire partie d’un projet qui braque les projecteurs sur la désinformation et rassemble acteurs clés dans le domaine – vérificateurs de faits, chercheurs et éducateurs – pour mieux aider le public à naviguer à travers des allégations fausses ou trompeuses potentiellement nuisibles.»