Deux récentes études menées par 20 Minutes et Opinion Way offrent un éclairage approfondi sur la perception et l’usage de l’IA par les jeunes Français de 18 à 30 ans. Bien que cette génération soit fascinée par les avancées technologiques et prête à adopter l’IA dans leur quotidien, elle reste particulièrement attentive à ses impacts, notamment sur la santé mentale, l’emploi, et l’environnement.
L’étude #MoiJeune 20 Minutes– OpinionWay sur l’IA a été réalisée en septembre dernier auprès d’un échantillon représentatif de 276 jeunes Français âgés de 18 à 30 ans.
L’IA au cœur des usages quotidiens
L’adoption de l’IA par les jeunes Français est indéniable : 80 % ont intégré l’IA dans leurs activités, que ce soit de manière occasionnelle (31%) ou régulière (19%). Près de 68 % d’entre eux utilisent des outils d’IA au moins une fois par semaine, notamment pour naviguer sur les réseaux sociaux, effectuer des recherches en ligne, ou organiser leur quotidien.
Cependant, cette adoption ne signifie pas une rupture avec les interactions humaines : 93 % des répondants estiment qu’aucune IA ne pourra remplacer les échanges humains, 91% qu’il est essentiel de ne pas sacrifier les relations humaines au profit de la technologie.
Néanmoins, l’IA conversationnelle suscite de plus en plus d’intérêt. Environ 19 % des jeunes ont déjà utilisé des IA comme la plateforme Character IA, qui permet de créer et d’interagir avec des personnages virtuels, ou le chatbot MyAI intégré à Snapchat, pour dialoguer. Le même pourcentage envisage de faire de même.
Parmi ceux qui ont déjà expérimenté ces technologies, les plus prisées sont les compagnons virtuels (28 %) et les personnages de fiction (20 %), suivis par les IA utilisées comme coachs ou soutien psychologique (16 %).
Santé mentale : entre risques et opportunités
L’impact de l’IA sur la santé mentale suscite des inquiétudes. Selon l’étude, 62 % des jeunes estiment que l’IA pourrait avoir des effets négatifs, notamment en créant une dépendance aux outils numériques ou en renforçant la pression à être constamment productif. Toutefois, certains voient des bénéfices potentiels dans les IA conversationnelles : 35 % pensent qu’elles pourraient aider à lutter contre la solitude, tandis que 30 % apprécient la disponibilité constante de ces outils.
Néanmoins, les jeunes restent sceptiques quant à l’efficacité de l’IA pour traiter des problèmes émotionnels profonds : ils ne sont que 16 % à penser qu’elle pourrait être utile après une rupture amoureuse et 17 % en cas de dépression ou de burn-out. Pourtant, 41 % considèrent l’IA comme un possible remède à l’ennui et 36 % y voient un appui dans des situations de confinement.
L’IA et le marché du travail : menace ou opportunité ?
Selon l’enquête, les jeunes sont préoccupés par l’impact de l’IA sur le marché de l’emploi : pour 68 % d’entre eux, beaucoup de gens perdront leur emploi à cause de l’IA. Ils sont 63 % à s’inquiéter de voir l’IA remplacer des postes humains, particulièrement les emplois juniors, tandis que 31 % craignent que l’IA ne compromette leurs perspectives d’emploi.
Cependant, pour une large majorité (74 %), l’IA représente une opportunité de se libérer de tâches répétitives et rébarbatives. Si 45 % la considèrent avant tout comme un outil d’assistance, 23 % expriment leur ambivalence en la percevant comme une aide quotidienne qui pourrait devenir une menace à l’avenir.
Environnement : une prise de conscience croissante
Cette seconde étude, s’adressant à l’impact environnemental du numérique et de l’IA, repose sur une enquête en ligne menée en juillet dernier par Opinion Way pour 20 Minutes auprès de 312 jeunes, également âgés de 18 à 30 ans.
Les jeunes Français sont de plus en plus conscients des enjeux environnementaux liés au numérique et à l’IA : 73 % des répondants déclarent être informés de l’empreinte écologique des technologies numériques, bien que ce chiffre tombe à 33 % pour l’IA en particulier.
Les jeunes se sentent concernés par ces questions : 52 % affirment réduire leur utilisation d’appareils pour réduire leur empreinte numérique.
Ils sont 56% à avoir modifié leurs comportements numériques pour des raisons environnementales, éteignant leurs appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés plutôt que de les laisser en veille et limitant leur usage des services de streaming. Parmi eux, 85% n’envisagent de changer leur matériel informatique que par nécessité, et 82% privilégient l’utilisation du WiFi aux réseaux 4G et 5G. La plupart des jeunes (79%) trient également leurs e-mails.
Un équilibre à trouver
Ces études révèlent une génération à la fois curieuse et prudente face à l’IA, attachée aux interactions humaines. Si l’IA est devenue pour eux un outil incontournable pour de nombreuses activités quotidiennes, les jeunes Français demeurent vigilants quant à ses effets sur la santé mentale, l’emploi et l’environnement.