Sopra Steria, l’un des leaders européens de la Tech reconnu pour ses activités de conseil, de services numériques et d’édition de logiciels, a publié récemment l’« Open Innovation Report 2023 », une étude réalisée en collaboration avec des professeurs de l’INSEAD et Ipsos. D’après les résultats de cette enquête, les entreprises françaises considèrent l’Open Innovation moins importante que leurs voisines européennes.
Cette enquête Sopra Steria-INSEAD-Ipsos été a été menée auprès de 1 648 entreprises des secteurs public et privé et de startups dans 10 pays européens : Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Allemagne, Suède, Norvège, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg, ces 3 derniers étant regroupés sous le nom de Benelux.
L’open Innovation, une approche qui se généralise
Selon le rapport « Open Innovation Report 2023 », survivre à la tempête : comment la collaboration entreprise-startup est la clé pour prospérer dans un contexte de turbulence économique, l’innovation ouverte, c’est à dire la collaboration entre grandes entreprises et startups, est en augmentation en Europe.
Les entreprises tirent parti de la flexibilité et de l’agilité des startups pour externaliser leurs projets de R&D et innover malgré les contraintes budgétaires liées au ralentissement économique mondial. L’innovation ouverte se généralise : près de 3 entreprises européennes sur 4 (72%) mènent désormais des projets de collaboration avec des startups, 67% des dirigeants interrogés considèrent que la collaboration avec les startups est importante ou essentielle pour la stratégie de leur organisation.
Un avis que ne partagent pas réellement les dirigeants des entreprises françaises, moins enclins à se tourner vers des projets de collaboration avec les startups : la France compte le plus grand pourcentage de répondants à estimer que la collaboration entreprise-start-up est peu importante (14%) ou seulement légèrement importante (33%) pour la stratégie de leur entreprise.
Les principales conclusions du Rapport sur l’innovation ouverte 2023
- 50 % des collaborations entreprises-startups ont été lancées pendant ou après la pandémie ;
- L’Italie et le Benelux affichent le taux le plus haut de collaborations (80%), tandis que l’Allemagne affiche le taux le plus bas (57%), malgré la position de Berlin en tant que première capitale européenne des start-ups ;
- 89% des entreprises qui ont géré des collaborations à l’aide d’une business unit dédiée ont toujours atteint leurs objectifs ;
- 55% des entreprises ont fait appel à des intermédiaires tiers pour gérer des projets d’innovation ouverte.
Le choix de l’open innovation
69% des entreprises européennes ont déclaré vouloir collaborer avec des startups au cours des 18 prochains mois, 84% croient en la valeur de l’exploitation des connaissances externes.
C’est dans le secteur de l’industrie aérospatiale qu’elle est le plus adoptée, 100% des entreprises ayant déjà collaboré avec des start-ups.
Pour les répondants, l’innovation ouverte présente un moyen de découvrir des opportunités commerciales inconnues (46%), de créer de nouvelles solutions (45%) mais aussi de repenser et améliorer leurs pratiques commerciales internes (38%).
L’IA, la cybersécurité et la durabilité sont les trois principaux sujets que les entreprises souhaitent explorer en collaboration avec des start-ups.
Les obstacles
Les principaux obstacles à la collaboration identifiés par les répondants sont les incompatibilités entre les entreprises et les startups en raison de problèmes juridiques et réglementaires (14%), une faible tolérance au risque (13,7%) et le manque d’orientation stratégique de la direction.
Zuzanna Stamirowska, PDG de Pathway, Paris, déclare :
« Les cycles de prise de décision prennent jusqu’à un an au sein des grandes entreprises. Quand on sait qu’une startup doit lever des fonds tous les 18 mois, il devient complexe de faire correspondre ces deux échéances très différentes ».
L’Open Innovation, une culture qui s’invite lentement mais sûrement au sein de toutes les grandes entreprises françaises
L’Open Innovation a permis aux entreprises européennes interrogées d’être davantage exposées à des technologies qui leur ont offert de nouvelles opportunités de marché au-delà des frontières de leur organisation.
En France, 67% des dirigeants ayant travaillé en collaboration avec des start-ups déclarent être satisfaits des résultats obtenus, la France étant le 2ème pays à afficher le taux le plus élevé en termes de collaborations réussies après l’Italie et ce grâce à une forte implication du top management.
Des chiffres encourageants, alors que la France compte paradoxalement le taux le plus élevé d’entreprises à ne pas disposer de département spécifique dédié à l’Open Innovation (40% en France contre 22% en Italie et en Espagne).
Andrew Shipilov, Professeur de stratégie à l’Insead, affirme :
« Il est important que la France généralise cette culture et l’implémente à la stratégie globale de toutes les grandes entreprises car les idées des startups associées à la taille et à l’ouverture au marché international offerte par les grands groupes créent un puissant effet multiplicateur qui permet aux deux types d’entreprises de survivre aux perturbations économique ».
Mohammed Sijelmassi, Chief Technology Officer chez Sopra Steria, conclut :
« Pour gagner en compétitivité, les grandes organisations doivent tirer parti de la puissance de leur écosystème pour construire un nouveau modèle d’entreprise. C’est exactement ce que permet l’open innovation. La collaboration grandes entreprises-startups est un formidable accélérateur pour le core-business. Les entreprises qui ouvrent le terrain de l’innovation, activent de nouveaux leviers de croissance bénéficiant d’un avantage concurrentiel majeur ».
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