Le 22 mars dernier, le Future of Life Institute, financé par la Fondation Musk, a publié la lettre ouverte « Pause Giant AI Experiments » appelant « tous les laboratoires d’IA à interrompre immédiatement pour au moins 6 mois la formation de systèmes d’IA plus puissants que GPT-4 ». Le Sortlist Data Hub, centre de données de la start-up belge Sortlist, vient de publier une étude rapportant les perceptions et les opinions de 400 personnes ayant lu cette lettre sur le développement de l’IA.
Sortlist a été créée en 2014 pour faciliter les achats B2B, de la cybersécurité à la conception graphique. Elle met en relation des entreprises de toutes tailles et des prestataires de services en marketing, conception publicitaire et développement web. Grâce à l’IA et une base de données étendue, Sortlist permet de trouver rapidement le fournisseur qui répond le mieux aux besoins du client. La société est aujourd’hui présente dans sept pays.
Réglementation de l’IA : 66% du public est d’accord
La lettre ouverte avait recueilli plus de 50 000 signatures au 3 avril dernier mais a, dans un même temps, suscité la controverse. Sortlist Data Hub a interrogé 400 personnes, l’ayant lue pour voir si elle influence ou non leur opinion de l’IA.
66 % des personnes interrogées sont favorables à une pause dans les développements de l’IA
Parmi les personnes favorables à une pause de développement de l’IA, les femmes sont légèrement plus nombreuses (68 %) que les hommes (63 %).
Le Sortlist Data Hub fait référence à une analyse de données fournies par Yougov par Le groupe de réflexion Theos qui constate que :
- 21 % des hommes considèrent que les droits de l’homme pourraient être étendus aux robots, contre seulement 13 % des femmes ;
- 28 % des hommes sont ouverts à l’idée d’avoir un compagnon artificiellement intelligent, alors qu’uniquement 13 % des femmes l’envisageraient.
Dans le secteur technologique, cette tendance est plus faible avec 45% de travailleurs favorables à une pause dans le développement de l’IA en raison des risques qu’elle représente pour la société.
L’opinion sur l’impact de l’IA semble extrêmement divisé
Les impacts des développements de l’IA ces 6 derniers mois sont :
- négatifs pour 36% des personnes interrogées ;
- bénéfiques pour 31% ;
- ni positifs ni négatifs : 32%;
L’étude révèle un désaccord entre les générations :
- 36 % des personnes âgées de 18 à 34 ans perçoivent un impact positif net et 34 % un impact négatif net des développements de l’IA ;
- 37 % des personnes âgées de 35 ans considèrent que ces développements ont un impact négatif et seulement 28 % qu’il est positif ou neutre.
42 % des personnes voteraient davantage en faveur d’un gouvernement imposant une pause dans le développement de l’IA et une réglementation stricte
Cependant, 21 % des femmes et 31 % des hommes ne seraient pas enclins à voter pour eux.
- 83 % des femmes de plus de 45 ans sont soit plus enclines à voter pour de telles lois, soit sans position particulière sur la question ;
- 40 % des hommes de 18 à 24 ans voteraient contre.
Retrouver l’intégralité du rapport ici
Ce rapport qui traduit une méfiance réelle est avant tout un rappel de l’importance d’éduquer et accompagner la société dans l’adoption de l’intelligence artificielle. Si les interrogations posées par l’impact de l’évolution rapide des applications de l’IA sont légitimes, toute pause est purement illusoire.