Le Capgemini Research Institute a récemment publié le rapport : “Future-ready education: Empowering secondary school students with digital skills” où il analyse différentes dimensions de la maîtrise des compétences numériques. Il y explore notamment comment le domaine émergent de l’IA générative peut avoir un impact et perturber l’éducation.
Pour ce rapport, l’institut a interrogé 1 800 professeurs de l’enseignement secondaire, 4 500 parents d’élèves de l’enseignement secondaire, et 900 élèves âgés de 11 à 18 ans, en Allemagne, Australie, Etats-Unis, Finlande, France, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni et Singapour, en mars et avril derniers.
58% des enseignants du secondaire de ces pays estiment que l’interaction avec les systèmes d’IA sera une compétence requise pour les emplois à venir. Les enseignants en lycée sont plus nombreux à penser que l’IA sera une compétence clé (62 % contre 46 % des enseignants du collège). Cette vision diffère également selon les pays, avec seulement 29 % des enseignants à Singapour qui partagent cet avis par rapport à 74 % des enseignants américains.
Les enseignants et ChatGPT
Selon le rapport, la majorité (61%) des enseignants ont expérimenté ChatGPT pour des raisons professionnelles, le pourcentage le plus haut (70%) concerne les États-Unis , le plus faible (52%) Singapour et les Pays-Bas.
Les enseignants masculins (71%) utilisent plus ChatGPT que les enseignantes (59%). Plus d’un tiers (37%) des enseignants qui ont utilisé ChatGPT l’ont fait pour gagner du temps dans leur travail.
L’accès à ChatGPT en milieu scolaire
Certaines écoles interdisent ou limitent actuellement l’utilisation de ChatGPT, tandis que d’autres s’adaptent à la technologie. Ainsi, 48% des enseignants sondés déclarent que leur école a bloqué ou limité l’utilisation de ChatGPT sous une forme ou une autre, par exemple en interdisant l’utilisation de ChatGPT pour les devoirs en classe et à la maison, ou en limitant l’accès à ChatGPT ou en le bloquant complètement sur les réseaux et les appareils scolaires.
Par pays, 32% des enseignants à Singapour déclarent que leur école a bloqué ChatGPT sur les réseaux et les appareils scolaires, suivis de 26% des enseignants en France et aux États-Unis contre 6% en Finlande et 14% aux Pays-Bas.
Les inquiétudes des enseignants face à ChatGPT
La majorité (78%) des enseignants du secondaire dans notre enquête se disent inquiets de l’impact négatif de ChatGPT sur les résultats d’apprentissage des élèves (allant de 67% en Allemagne à 93% à Singapour). Ils redoutent notamment :
- que la valeur de l’écriture en tant que compétence ne diminue à cause des outils d’IA comme ChatGPT (66% au total, allant de 42% en Allemagne à 80% à Singapour) ;
- que ChatGPT ne limite la créativité des élèves (66% au total, allant de 46% en Allemagne à 84% à Singapour).
Cependant la moitié des enseignants du secondaire dans le monde entier disent que le potentiel de ChatGPT en tant qu’outil éducatif l’emporte sur ses risques, un pourcentage qui varie de 22% à Singapour à 67% en Allemagne, en passant à 38% pour la France.
57% des enseignants sont d’accord pour dire que les écoles doivent s’adapter pour préparer les élèves à un avenir rempli de toutes sortes d’outils d’IA, une part presque égale d’enseignants (60%) voit de la valeur à utiliser ChatGPT comme un moyen d’enseigner aux élèves comment interagir avec les modèles d’IA.
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