Le secteur de la construction traverse une période de transformation radicale, marquée par l’adoption croissante des technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle. Selon une étude récente menée par Bluebeam, l’un des leaders mondiaux des solutions et services numériques pour les professionnels du secteur, les entreprises de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AEC) sont prêtes à investir massivement dans l’IA pour maximiser leur efficacité et leur durabilité.
Bluebeam a réalisé l’étude “Construire l’avenir : Perspectives 2025” en partenariat avec Hanover Research. Ce dernier a interrogé en juillet dernier un panel de plus de 400 décideurs, responsables des services technologiques (cadres ou plus) au sein d’entreprises du secteur AEC.
Adoption de l’IA : une priorité pour les entreprises
L’étude révèle que 25 % des entreprises du secteur consacrent déjà jusqu’à un quart de leur budget informatique à l’IA, et cette tendance devrait s’accentuer car 84 % prévoient d’augmenter leurs investissements dans l’IA au cours des cinq prochaines années. L’IA est principalement utilisée dans les phases de conception (48 %) et de planification (42 %), où elle permet de réduire les coûts et d’améliorer la précision des projets.
Technologies utilisées : BIM, CAO et gestion de projet en tête
Quant aux autres outils technologiques, elles sont 77 % à les utiliser au cours des phases de conception ou de construction et 74% lors de la planification des projets. En tête de ces technologies, la modélisation des données du bâtiment (BIM) est la plus utilisée (69 %), suivie à 54 % par la conception assistée par ordinateur (CAO) et à 53 % par les logiciels de gestion de projet.
Ces outils, qui optimisent la coordination entre les équipes, permettent d’améliorer l’efficacité et la productivité, en réduisant les erreurs et les modifications et en assurant une meilleure gestion des coûts et des risques.
Obstacles à l’adoption technologique
Si l’adoption technologique progresse, des freins notables subsistent : 32 % des entreprises signalent un manque de formation ou de compétences techniques comme principal obstacle, suivi de problèmes d’intégration (27 %) et de résistance interne au changement (26 %). Ces défis reflètent une transition culturelle et organisationnelle incomplète alors que plus d’un tiers (35 %) des répondants à l’étude déclare avoir réalisé des économies de 100 000 à 500 000 dollars grâce à l’utilisation des nouvelles technologies.
Durabilité : un enjeu crucial mais encore difficile à atteindre
La durabilité environnementale est jugée essentielle par la majorité des entreprises interrogées, mais seule la moitié d’entre elles ont réussi à atteindre leurs objectifs en la matière. Les entreprises (73 %) consacrent moins de 25 % de leur budget à des initiatives de développement durable, mais prévoient d’augmenter ces budgets dans un avenir proche. Les efforts restent fragmentés, souvent perçus comme des cases à cocher plutôt qu’intégrés dans une stratégie globale.
Fait surprenant, l’utilisation du papier reste courante : si 28 % des entreprises déclarent avoir abandonné le papier, les 72 % restants y ont recours pendant une ou plusieurs phases du cycle de vie du bâtiment. Près de la moitié (46 %) des entreprises interrogées continue ainsi d’utiliser le papier pour des signatures ou des approbations physiques, malgré la disponibilité d’alternatives numériques fiables.
Les principaux obstacles à l’adoption de pratiques durables incluent le manque de soutien des dirigeants et les préoccupations concernant la rentabilité des investissements.
Une opportunité de transformation à consolider
Le secteur AEC évolue rapidement, mais la vitesse de cette transformation varie selon les segments. Alors que les investissements technologiques augmentent et permettent aux entreprises de réaliser des économies significatives, la formation, la gouvernance et la durabilité restent des domaines nécessitant une attention particulière.
Usman Shuja, Directeur général de Bluebeam, conclut :
“Grâce à l’augmentation de la numérisation et de l’utilisation de l’IA au sein du secteur de la construction, la dépendance à l’égard des approches papier continue de diminuer, ce qui contribue également à réaliser des économies de coûts et à améliorer les efforts de durabilité des entreprises. L’IA révolutionne déjà le processus de construction. Il est donc essentiel que les fournisseurs de technologie et les leaders de l’industrie de cette branche travaillent ensemble pour produire de nouvelles initiatives de formation qui peuvent capitaliser sur ces innovations en aidant à combler le déficit de compétences en technologie liées au secteur afin que nous puissions continuer de faire progresser l’industrie”.
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