La Royal Society britannique vient de publier un projet sur le machine learning, une technique fondamentale de l’intelligence artificielle. Il s’agit du premier rapport proposant une étude en profondeur de la perception du public des risques et des bénéfices associés au domaine au Royaume-Uni.
La question était de connaître le potentiel de ce domaine à court et moyen terme et de réfléchir aux développements à mettre en œuvre pour que tout le monde puisse en bénéficier. Le rapport comprend également une étude d’Ipsos Mori concernant la perception générale des Anglais vis-à-vis de l’intelligence artificielle et de ses applications et comment le Royaume-Uni devra affronter ce défi.
On y découvre que les Anglais sont relativement optimistes concernant le machine learning mais surtout qu’ils sont plus effrayés par l’intelligence artificielle dans leurs outils du quotidien ou dans leurs véhicules que par les systèmes intelligents qui pourraient être utilisés par la police ou les médecins.
Selon ce sondage, un tiers des personnes interrogées pensent que les risques liés à l’intelligence artificielle sont plus importants que les avantages qu’elle apporterait, tandis que 36% pensent que risques et avantages sont à égalité. Les principaux risques mis en avant concernent l’emploi, les accidents, l’entrave aux libertés, l’augmentation des inégalités et une expérience humaine dévaluée.
Cela se traduit notamment par une perception de la valeur sociale et du risque social très différente selon l’application d’intelligence artificielle en question. Les voitures sans conducteur représentent ainsi l’application la plus socialement risquée selon les sondés tandis que les diagnostics médicaux réalisés via un système intelligent ont des bénéfices sociaux très importants et un risque social extrêmement bas.
Les personnes interrogées soutiennent également le développement de systèmes intelligents pour la maison travaillant sur la reconnaissance visuelle et vocale (54%), assistant les personnes âgées (38%) ou identifiant les criminels (61%).
A l’inverse, elles voient de façon négative les applications militaires de l’intelligence artificielle (48%) ou de véhicules autonomes. Autrement dit, il y a une certaine appréhension à l’heure d’être confrontés à ce qu’ils assimilent comme des robots intelligents qui pourrait leur faire du mal, physiquement.
L’étude a été réalisée sur un échantillon de 978 personnes. Peter Donnelly, statisticien et généticien de l’Université d’Oxford, qui a dirigé le groupe qui a produit ce rapport explique:
« Il existe un énorme potentiel pour l’apprentissage par machine d’avoir un impact très positif sur une grande partie de ce que nous faisons en tant qu’individus et en tant qu’industrie et en tant que société. Mais il y a des défis ».
« La société doit prendre en considération d’urgence les façons dont les avantages de l’apprentissage par machine peuvent être partagés dans toute la société ».
Afin de dissiper les craintes des Anglais, la Royal Society a notamment recommandé dans son rapport que les formations techniques des étudiants comprennent des classes d’éthique et que le gouvernement investisse dans la recherche. La difficulté réside dans le fait que l’intelligence artificielle est en plein développement et que les actions prévues n’auront qu’un effet limité à court terme.
Les économistes anglais voient un immense potentiel dans le développement des intelligences artificielles à condition que la société commence à s’intéresser réellement au sujet.
« Nous avons besoin d’une discussion ouverte et nuancée pour déterminer ce que nous pouvons faire pour aider à améliorer certains de ces soucis et à ce que nous voulons insister ».