En décembre et février derniers, Timnit Gebru et Margaret Mitchell ont été licenciées par Google alors qu’elles travaillaient dans la branche éthique de l’IA pour la marque. Le 7 avril 2021, Samy Bengio, dirigeant et cofondateur de Google Brain a déposé sa démission.
Retours sur ces deux licenciements. Timnit Gerbu, chercheuse émérite dans le domaine de l’IA et favorable à l’inclusivité dans le monde de la tech en général a été licenciée dans un cadre controversé : Google ne souhaitait pas qu’elle travaille sur une étude démontrant les biais et les dangers des modèles NLP. Âgée de 37 ans, elle s’était fait notamment connaître pour l’élaboration en 2018 d’un article mettant en avant les biais racistes et sexistes de l’IA, pendant qu’elle travaillait en tant que chercheuse à l’université de Stanford. C’est dans ce contexte-là, qu’elle avait rejoint Google, dans le but d’apporter plus d’éthique dans l’IA chez le géant américain, elle qui n’a jamais caché son inquiétude vis-à-vis des déviances de l’IA, notamment en ce qui concerne la reconnaissance faciale. De nombreux employés de Google et de chercheurs avaient apporté leur soutien à la chercheuse.
Margaret Mitchell, codirigeante de l’IA éthique pour la firme californienne a également été licenciée, deux mois plus tard, mais cette fois-ci pour violation du code de conduite au sein de l’entreprise. À noter que Margaret Mitchell avait, et ce à plusieurs reprises, exprimé son mécontentement quant au licenciement de Timnit Gerbu. Margaret Mitchell était pourtant la fondatrice de cette équipe de recherche en éthique de l’IA pour Google.
Cette semaine, Samy Bengio, dirigeant et cofondateur de Google Brain, division de Google dédiée à l’intelligence artificielle a quant à lui déposé sa démission. Une décision qui fait suite aux licenciements polémiques de Timnit Gerbu et Margaret Mitchell. Depuis 2007, Samy Bengio travaillait au sein de Google et avait progressivement grimpé les échelons pour être un des piliers de l’IA chez Google.