Aux États-Unis, les responsables des écoles publiques de Seattle, dans l’état de Washington, ont porté plainte début janvier contre Facebook, Google et sa maison-mère Alphabet, Instagram, Snapchat, TikTok et sa maison mère ByteDance ainsi que contre Youtube pour “atteinte à la santé mentale des jeunes”.
Diverses études ont été menées sur l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes et ont démontré qu’ils avaient augmenté leur taux d’anxiété et de dépression.
Selon le communiqué de presse auquel l’AFP a pu avoir accès, le district scolaire de Seattle tient “ les entreprises de réseaux sociaux responsables des atteintes qu’elles ont causées à la santé sociale, émotionnelle et mentale de leurs élèves”.
Pour les responsables des écoles publiques du district, l’augmentation des suicides, tentatives de suicide et visites aux urgences liées à la santé mentale “n’est pas une coïncidence”. Et cette crise “s’aggravait déjà avant la pandémie et la recherche a identifié les réseaux sociaux comme jouant un rôle majeur dans l’apparition de problèmes de santé mentale chez les jeunes”.
Ils accusent les réseaux sociaux contre qui ils ont porté plainte “d’exploiter la psychologie et la neurophysiologie de leurs utilisateurs pour qu’ils passent de plus en plus de temps sur leurs plateformes, (…) créant une crise de santé mentale chez les jeunes américains“. Ceci “dans un but lucratif”, étant donné “que plus les usagers passent de temps sur ces plateformes, plus les accusés peuvent vendre de publicités“.
Demander des comptes aux responsables de cette crise mentale chez les jeunes
Le district scolaire dit intenter cette action pour suivre les recommandations de Joe Biden: “Dans son discours sur l’état de l’Union de 2022, le président Joe Biden (…) a demandé à ‘tenir les plateformes de médias sociaux responsables de l’expérience nationale qu’elles mènent sur nos enfants à des fins lucratives’”
Il explique également avoir mis en place des moyens, notamment humains, pour aider les élèves et estime que c’est au tour des géants de la tech de mettre la main à la poche: “les contribuables ne devraient pas porter le fardeau de la crise de santé mentale que les entreprises de médias sociaux ont créée“.
L’AFP a tenté de joindre Meta. Antigone Davis, qui y est responsable de la sécurité a répondu par mail assurant que l’entreprise avait “développé plus de 30 outils pour soutenir les adolescents et les familles, y compris des outils de supervision qui permettent aux parents de limiter le temps que leurs adolescents passent sur Instagram, et une technologie de vérification de l’âge qui aide les adolescents à vivre des expériences adaptées à leur âge“. Elle a ensuite ajouté “Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec des experts, des décideurs et des parents sur ces questions importantes”
Google a de son côté indiqué avoir “beaucoup investi dans la création d’expériences sûres pour les enfants sur nos plateformes“, et “introduit de solides protections et des fonctionnalités dédiées pour donner la priorité à leur bien-être“, selon José Castañeda, un porte-parole.