La course à l’intelligence artificielle continue et les États-Unis cherchent à renforcer leur leadership dans le domaine face à une Chine qui aspire à dominer le secteur. Les décideurs de grands groupes technologiques attendent du Gouvernement Fédéral la création d’un “Cloud national”qui pourrait permettre de contrecarrer les ambitions chinoises. Un rapport pour évaluer le bien-fondé de ce “Cloud national” a donc été commandé par la Maison Blanche.
Cependant, de nombreux experts américains n’approuvent pas la création de ce centre national dédié à l’IA, loin de là. Ainsi, la Data & Society et l’Al Now Institute ont fait connaître publiquement leurs réticences :
- Les grands groupes technologiques qui désirent ce Cloud national ont la majorité des infrastructures qui permettraient sa création. Il y a donc conflit d’intérêt puisque l’argent public servirait à accéder à leurs services.
- Le Pentagone va consacrer des sommes colossales à de nouveaux contrats d’armements intégrant l’IA et la Robotique.
La cofondatrice de l’AI Now Institute, Meredith Whittaker estime qu’il s’agit d’une demande de subvention cachée aux grandes entreprises technologiques. Le scepticisme de Meredith Whittaker et de ses collaborateurs quant à la pertinence d’un Cloud national est dû aussi au manque de réflexion du gouvernement concernant la question centrale du respect de la vie privée aux États-Unis. Ils estiment aussi que la suprématie de la Chine dans le domaine de l’IA n’est pas avérée et que, par conséquent, les dangers encourus par les États-Unis surestimés.
Ces critiques posées, les opposants à la création de ce Cloud national l’accepteraient à la condition que la puissance informatique ne soit pas fournie uniquement par ces grands groupes, condition qui semble avoir été approuvée. Ainsi, Andrew Moore, responsable de l’IA chez Google a assuré que Google Cloud n’aurait qu’une participation minime dans ce projet de Cloud national s’il devait être mené à bien. Il a notamment déclaré :
“le futur centre sera dirigé par les universitaires et les agences de financement gouvernementales concernée”.