Axys Consultants dévoile aujourd’hui sa nouvelle enquête sur un sujet d’importance pour les entreprises : l’intelligence artificielle et les ressources humaines. Quelle est la situation du déploiement des solutions IA sur ce secteur, quelles sont les prévisions, les craintes et les impacts réels sur les DRH et les salariés ? Autant de questions auxquelles cette étude apporte des réponses.
Entre septembre et octobre 2019, Axys Consultants a réalisé une grande enquête auprès de 128 DRH en France. Directeurs et responsables des ressources humaines ont été interrogés pour comprendre quels sont les changements que l’IA va induire dans leur fonction. Retrouvez ci-dessous l’infographie présentant les résultats de cette étude.
L’intelligence artificielle peut-elle aider les DRH à gérer le premier capital de l’entreprise : l’humain ? Quelles sont les attentes des professionnels des RH par rapport à l’IA ? Comment perçoivent-ils cette nouvelle technologie ? Ont-ils déjà déployé l’IA dans leur service et pour quels objectifs ? En sont-ils satisfaits ? Quelles sont les conséquences tant pour eux-mêmes que pour les salariés ? Ont-ils réellement peur que cela supprime des emplois ou pensent-ils que cela va aider les salariés dans leur tâches quotidiennes ?
Un déploiement encore timide de l’IA mais les DRH sont prêts
L’IA peine à émerger auprès de la fonction RH : pour 55 % des DRH, ce n’est pas à l’ordre du jour contre 11 % seulement qui l’ont déjà déployée. De plus, 69 % d’entre eux estiment que l’implémentation de l’IA est en retard dans leur service par rapport aux autres départements de l’entreprise.
Mais ils sont prêts puisque 75 % des DRH affirment qu’ils sont bien informés des avantages que l’IA pourrait apporter à leurs missions.
Les objectifs de déploiement de l’IA : automatisation de la gestion administrative, recrutement et GPEC
La gestion administrative des RH est indispensable mais peut-être chronophage et c’est le premier domaine pour lequel les DRH estiment que l’IA est très utile à indispensable. Cela passe non seulement par une automatisation des tâches administratives telles que les payes et congés (86 %) mais également par une délégation aux salariés de celles qui peuvent l’être grâce à un assistant personnel (78 %).
On retrouve ensuite le recrutement avec l’amélioration du matching des candidats et postes à pourvoir (77 %) et les outils optimisant la GPEC :
Top 5 des objectifs :
- 86 % : simplifier et optimiser la gestion administrative des RH en automatisant les tâches (payes, congés…)
- 78 % : permettre aux salariés de gérer leurs congés, carrière, formation… et donner un feed-back sur l’entreprise grâce à un assistant personnel
- 77 % : améliorer le matching entre les candidats et les postes à pourvoir
- 64 % : optimiser la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC)
- 64 % ex aequo : protéger les données personnelles et sensibles des candidats/salariés
- 61 % : analyser le degré de satisfaction des salariés, détecter les signaux de démotivation et de démission
- 61 % ex aequo : prévoir, piloter et évaluer les formations des collaborateurs
Les solutions d’IA déjà déployées
Gestion des candidatures, automatisation des tâches administratives et mesure de l’engagement des salariés : les trois premières solutions déployées par les services RH
Parmi les solutions déjà déployées, on retrouve celles qui répondent aux principales préoccupations des DRH : le recrutement via la gestion des candidatures et l’automatisation de l’administratif. Néanmoins même si le recul est souvent insuffisant pour se faire une idée de leur efficacité, 4 solutions sur 6 déployées (67 %) semblent ne pas donner entière satisfaction aux DRH :
- 36 % : chatbot/agent conversationnel pour gérer les candidatures, mais le scepticisme est de mise avec : 8 % de satisfaits et 8 % d’insatisfaits (20 % : trop récent pour avoir une opinion)
- 28 % : outil d’automatisation des tâches administratives (SIRH) : les outils déjà implémentés sont jugés plutôt décevants avec : 5 % de satisfaits et 10 % insatisfaits (13 % : trop récent pour avoir une opinion)
- 23 % : outil de sondage en temps réel des salariés pour améliorer l’engagement et la performance des équipes : sont ceux qui ont su convaincre les DRH avec : 8 % de satisfaits et 2 % d’insatisfaits (13 % : trop récent pour avoir une opinion)
On retrouve ensuite :
- 21 % : chabot ou assistant personnel RH via une appli sur smartphone pour que les salariés gèrent leurs congés, droit à la formation, carrière et donnent un feed-back à l’entreprise : 3 % de satisfaits et 8 % d’insatisfaits (10 % : trop récent pour avoir une opinion)
- 21 % : analyse et génération automatisée de documents (réponse mail, CR d’entretiens…) : 5 % de satisfaits et 8 % d’insatisfaits (8 % : trop récent pour avoir une opinion)
- 18 % : outil d’analyse de données pour le prédictif (pour recrutement, formation, mobilité, GPEC…) : 3 % de satisfaits et 5 % d’insatisfaits (10 % : trop récent pour avoir une opinion)
Les solutions d’IA déployées d’ici à 3 ans
L’automatisation des tâches administratives (2e solution déployée actuellement à 28 %) sera la première solution implémentée en entreprise d’ici à 3 ans pour atteindre les 56 % (taux de prévision à 3 ans le plus élevé avec 28 %).
Le recrutement reste une préoccupation majeure et les outils d’IA pour améliorer le matching candidat/poste se placent en deuxième position (49 %). Toujours dans l’objectif de gagner du temps la troisième solution implémentée concernera l’analyse et la génération automatiser de documents (41 %).
Dans 3 ans le taux d’équipements sera le suivant :
- 56 % : outil d’automatisation des tâches administratives (SIRH) (+ 28 %)
- 49 % : chatbot/agent conversationnel pour gérer les candidatures (+ 13 %)
- 41 % : analyse et génération automatisée de documents (réponse mail, CR d’entretiens…) (+ 20 %)
- 39 % : chabot ou assistant personnel RH via une appli sur smartphone pour que les salariés gèrent leurs congés, droit à la formation, carrière et donnent un feed-back à l’entreprise (+ 18 %)
- 38 % : outil d’analyse de données pour le prédictif (pour recrutement, formation, mobilité, GPEC…) (+20 %)
- 31 % : outil de sondage en temps réel des salariés pour améliorer l’engagement et la performance des équipes (+ 8 %)
L’impact de l’IA pour la fonction RH : gagner du temps, se former à la data et être vigilant sur l’éthique
Les tâches administratives apparaissent comme un poste très chronophage pour les DRH et c’est quasi à l’unanimité (92 %) qu’ils attendent que l’adoption de l’IA leur permettent de gagner du temps grâce à l’automatisation. Par ailleurs, ils ont conscience que l’IA est synonyme de data et qu’il leur faudra se former pour en tirer parti.
S’ils sont plutôt positifs quant à l’utilisation de l’IA (seulement 25 % ont peur qu’elle déshumanise leur métier) ils sont vigilants quant à sa mise en œuvre : 83 % d’entre eux s’en déclarent garants et 81 % veilleront au respect des conditions de travail et au bien-être des salariés.
- 92 % : L’IA va faire gagner du temps grâce à l’automatisation des tâches administratives
- 92 % : Les RH devront acquérir de plus en plus de compétences pour traiter les datas (utilisation de logiciels d’analyse, CRM…)
- 83 % : Les RH seront garantes de l’éthique pour la mise en œuvre de l’IA
- 83 % : L’IA va simplifier l’implication des RH dans la gestion de la marque employeur
- 81 % : Avec le déploiement de l’IA, les RH devront être de plus en plus vigilantes sur les conditions de travail et le bien-être des salariés
- 61 % : L’IA va permettre de recruter de meilleurs candidats
- 61 % : La DG va demander de plus en plus de reporting aux RH (indicateurs RH de performance)
- 25 % : L’IA va déshumaniser le métier de RH
L’impact de l’IA sur l’organisation du travail et pour les collaborateurs : des salariés assistés par l’IA et plus autonomes mais qui devront monter en compétence
Si les DRH sont positifs quant aux effets de l’IA sur leur fonction ils le sont également sur ceux impactant l’organisation du travail. Ils sont lucides : l’IA va impliquer une montée en compétences des collaborateurs (91 %) mais en contrepartie elle va faciliter leurs tâches, leur donner plus d’autonomie (83 %) et redonner du sens au travail en supprimant les tâches répétitives grâce à l’automatisation (77 %).
Ils estiment également que l’IA aura un impact sur les qualifications attendues : pour 71 %, l’IA va créer de nouveaux emplois et faire disparaître les moins qualifiés. Mais on peut penser qu’ils misent davantage sur la formation des salariés (à 91 %) car un peu moins de la moitié (49 %) pensent qu’il faudra recruter des profils de plus en plus qualifiés.
- 91 % : L’IA va assister les salariés dans leurs tâches et donc faciliter leur travail
- 91 % : L’IA nécessite une montée en compétence des collaborateurs
- 83 % : Les solutions d’IA vont permettre de donner plus d’autonomie aux salariés
- 77 % : L’IA va redonner du sens au travail en supprimant les tâches répétitives grâce à l’automatisation
- 71 % : L’IA va créer de nouveaux emplois et faire disparaître les moins qualifiés
- 68 % : L’IA va impacter positivement l’organisation du travail
- 49 % : L’IA va inciter à recruter des profils de plus en plus qualifiés
- 43 % : L’IA va nuire à la qualité du lien social
Les freins au développement de l’IA dans les services RH : coûts de développement et formation
- Le premier obstacle au déploiement de l’IA pour les RH est son coût (71 %) suivi par un manque de formation (68 %)
- 73 % : Les coûts de développement de l’IA sont élevés
- 68 % : La formation technique : elle est insuffisante pour que les DRH puissent développer l’IA dans leur service
- 65 % : la culture d’entreprise (les salariés ne sont pas assez sensibilisés aux avantages de l’IA)
- 46 % : le soutien de la DG n’est pas suffisant pour déployer l’IA