C’est sur X qu’Elon Musk a annoncé la pose de l’implant cérébral de la société Neuralink, dont il est un des cofondateurs, sur un humain. Selon lui, l’opération s’était bien passée et les premiers résultats montraient une activité neuronale prometteuse.
La start-up Neuralink a été cofondée en juillet 2016 par Elon Musk et une équipe de scientifiques et d’ingénieurs. Son objectif était de développer un dispositif d’interface cerveau-machine implantable afin d’améliorer la vie des personnes atteintes de graves lésions cérébrales et de la moelle épinière, dans le but final de créer une interface cérébrale complète capable de connecter plus étroitement l’intelligence biologique et artificielle.
Si en 2019 Elon Musk envisageait l’installation du dispositif sur un patient humain en 2020, il a du patienter jusqu’au 29 janvier dernier.
La technologie de Neuralink consiste en une puce informatique dotée d’électrodes qui est implantée à la surface du cerveau par un robot chirurgical. En effet, l’activité cérébrale était dans un premier temps enregistrée à partir de 1024 électrodes réparties sur 64 fils, mais ceux-ci sont si minces qu’ils ne peuvent être insérés par la main humaine, Neuralink a donc conçu un robot capable de le faire.
La société a fait état de progrès significatifs dans la miniaturisation des composants, l’augmentation du nombre d’électrodes et l’amélioration de la fiabilité des interfaces. Le dispositif amélioré se compose à présent de 96 sondes, chacune d’entre elles comprend 32 électrodes, ce qui représente un total de 3 072 électrodes placées dans le cerveau.
Si à l’origine les implants ont été conçus afin de venir en aide aux personnes atteintes de paralysie ou de cécité, ils pourraient être ensuite utilisés pour combattre les maladies neuro-dégénératives comme celles d’Alzheimer ou de Parkinson. Selon Elon Musk, ils pourraient également aider à lutter contre l’obésité, l’autisme, la dépression et la schizophrénie et même permettre la navigation sur Internet et la télépathie.
En mai 2023, Neuralink a reçu l’approbation de la FDA pour des essais cliniques sur les humains après avoir expérimenté le dispositif sur des animaux. Ce qui a d’ailleurs valu à la start-up d’être accusée de maltraitance animale et d’être au cœur de plusieurs polémiques.
En février de la même année, le département américain des Transports avait annoncé mener une enquête sur Neuralink après qu’une organisation de défense des animaux ait accusé la startup d’avoir transporté des matières contaminées provenant de primates malades sans avoir suivi la procédure.
Parallèlement, elle faisait l’objet d’une enquête fédérale pour maltraitance animale, certains de ses employés s’étant plaints de la précipitation des tests réalisés sur les animaux. Elon Musk aurait demandé à son personnel d’accélérer les tests sur des singes, des porcs et des moutons causant la mort de nombre d’entre eux.
Télépathie, le premier implant de Neuralink
Suite à l’approbation de la FDA, Neuralink avait demandé aux personnes souffrant de paraplégie, de cécité, de surdité et/ou d’aphasie souhaitant participer aux essais cliniques de s’inscrire sur son “Registre des patients”.
Elon Musk n’a pas spécifié de quel handicap était atteinte la personne à qui a été posée l’implant de Neuralink, il a néanmoins déclaré “Le premier produit de Neuralink s’appelle Télépathie. Il permet de contrôler votre téléphone ou votre ordinateur, et à travers eux presque n’importe quel appareil, simplement par la pensée”.
Si Neuralink s’en tient à ses projets, le premier essai clinique chez l’humain ou étude PRIME (abréviation de Precise Robotically Implanted Brain-Computer Interface) visera à évaluer la sécurité de l’implant, du robot chirurgical ainsi que la fonctionnalité initiale de l’interface cerveau-machine dont l’objectif est de permettre aux personnes paralysées de contrôler des dispositifs externes par la pensée.
Les puces implantables sont le sujet de nombreuses recherches, une équipe de l’EPFL a ainsi conçu une neuro-puce pour détecter et atténuer les symptômes de maladies neurologiques. La startup Cortera Neurotechnologies a mis au point dès 2019 un implant intelligent de stimulation cérébrale pour la maladie de Parkinson. Certains malades atteints de cette maladie se voient depuis des années proposer la pose d’électrodes de stimulation dans le cerveau.
Selon Elon Musk, les dispositifs de Neuralink pourraient être régulièrement mis à niveau, ce qui soulève des questions éthiques et de sécurité.
Si l’implant de Neuralink n’apporte pas une révolution dans le domaine des neurosciences, il ouvre néanmoins des perspectives dans le traitement des maladies neurologiques. Neuralink devra toutefois prouver à la FDA que ses dispositifs sont sûrs et fiables avant d’envisager leur mise sur le marché.