Dans tous les départements de France, l’évaluation de l’usure des routes départementales est un vrai défi : la Haute-Garonne ne fait pas figure d’exception avec ses 6 000 km de routes. Pour résoudre ce problème, le conseil départemental du 31 a signé un accord avec la société Vaisala, spécialisée dans la conception de produits et de services pour la mesure environnementale et industrielle. L’entreprise a fourni au département un logiciel d’intelligence artificielle pour détecter la moindre fissure ou le moindre nid-de-poule sur la chaussée.
Un partenariat technologique pour résoudre le problème de l’entretien des routes départementales
Dans un département où le trafic routier progresse de 4 à 6 % par an, le département de la Haute-Garonne doit investir près de quinze millions d’euros par an pour entretenir ses routes. Les véhicules pouvant le plus souvent détériorer la route involontairement sont les poids lourds, les bus, mais également les machines permettant de déneiger les routes en hiver, fréquemment utilisées dans le sud du département. Les différences de température peuvent également jouer sur la qualité des routes.
Pour résoudre ce problème, la Haute-Garonne a signé un partenariat en juin 2020, avec Vaisala, un fournisseur finlandais de solutions environnementales et industrielles. Leur solution a pour but d’aider les 450 agents opérationnels de la direction des routes du département en conduisant partout dans le département sans qu’il y ait besoin de s’arrêter pour vérifier chaque défaut de la chaussée.
Un outil d’intelligence artificielle mettant à contribution les conducteurs
La solution proposée par Vaisala est la suivante : un smartphone placé au niveau du pare-brise du conducteur est équipé d’un logiciel filmant la route qu’il parcourt. Tout ceci est enregistré et le fichier vidéo est ensuite expédié à la société qui envoie une analyse précise de l’état de la route au département. Tout est analysé par l’intelligence artificielle : fissures, nids-de-poule, moindre défaut présent sur la chaussée.
Chaque imperfection est catégorisée selon sa gravité : moins d’un centimètre, entre trois et cinq centimètres et plus de cinq centimètres. Après un an d’utilisation, ce sont 4 392 km qui ont été jugés en bon état, 954 km étaient considérés comme convenables ou dans un état moyen et 277 km étaient en mauvais état et nécessitent donc une intervention. Érick Constensou, chef du service techniques et environnement de la route au conseil départemental de la Haute-Garonne, s’est exprimé auprès de la Dépêche du Midi :
“L’intelligence artificielle voit tout, alors que l’œil humain va être attiré par certains points (trous) et en oublier d’autres (fissures). Avant, on refaisait les routes tous les douze à quinze ans, quel que soit leur état. Avec cette technologie, nous pouvons cibler les travaux, et traiter mieux les urgences. […] Un passage de poids lourds, à partir de treize tonnes, équivaut au passage d’un million de voitures. “
La Haute-Garonne espère que l’utilisation de l’intelligence artificielle permettra de lancer toute intervention nécessaire pour entretenir aux mieux ses routes.