Des chercheurs de DeepMind et des neuroscientifiques de l’University College London ont dévoilé un programme IA d’orientation dont les résultats semblent dépasser ceux des mammifères. Dans une étude parue le 9 mai dernier dans Nature et sur le blog de la filiale de Google, les chercheurs ont expliqué avoir développé des algorithmes de deep learning mimant l’activité des neurones en charge de l’orientation dans l’espace.
Le système informatique, basé sur des réseaux de neurones artificiels, a été modélisé sous forme d’un rat devant se déplacer dans un environnement virtuel. Après entraînement sur les trajets des rongeurs et leur activité cérébrale, il s’avère que le programme “a navigué avec souplesse” dans les labyrinthes virtuels créés et est parvenu à “surpasser un joueur professionnel”, notamment en “choisissant de nouveaux chemins et raccourcis au fur et à mesure que ces derniers devenaient accessibles”.
Il s’agit, selon les observateurs, d’un exploit qui met encore davantage en avant l’intérêt de l’intelligence artificielle dans les neurosciences. En effet, en travaillant sur leur programme, les chercheurs ont pu démontrer une ressemblance entre l’organisation des réseaux de neurones artificiels développés et celle des mammifères, dont l’Homme. L’un des points majeurs de cette étude a été d’en savoir davantage sur notre circuit neuronal lié à l’orientation, qui semble prendre la forme d’une grille hexagonale, sur le fonctionnement des cellules cérébrales dans la planification d’itinéraires mais aussi sur le rôle fondamental des fameuses “cellules de grille” dans cette opération. Ce type de neurones a été identifié en 2005 et a permis à John O’Keefe, May-Britt et Edvard Moser de recevoir le Prix Nobel de médecine 2014.