Découvrez les 5 projets retenus par le PEPR “Soutenir l’innovation pour développer les futures générations de batteries”

Batterie

Doté d’un budget de 45,66 millions d’euros de France 2030 sur 7 ans, copiloté par le CEA et le CNRS, le programme et équipement prioritaire de recherche “Soutenir l’innovation pour développer les futures générations de batteries” a été lancé le 10 janvier dernier. Ce PEPR s’inscrit dans la stratégie nationale d’accélération sur les batteries, qui a pour objectif d’aider au développement de l’offre et la demande des batteries, notamment dans le but d’accélérer la transition énergétique dans le domaine des transports. Cinq projets ont d’ores et déjà été retenus et sont en cours de lancement, l’un d’eux porte sur l’utilisation du numérique et de l’IA dans la conception des batteries.

La stratégie nationale sur les batteries a pour objectif d’accélérer la transition énergétique dans le domaine des transports avec le développement des batteries actuelles et futures, l’approvisionnement et le développement de matériaux nécessaires à leur fabrication, leur gestion de fin de vie par reconditionnement ou recyclage. Si la priorité est donnée à l’électrification de l’automobile, le développement de batteries destinées à d’autres marchés pertinents comme l’aéronautique, le spatial, le stationnaire et l’IoT est lui aussi concerné.

Les recherches de ce PEPR consacré au développement de nouvelles générations de batteries s’articuleront autour :

  • Des chimies innovantes (technologie tout solide, chimie post Li-ion);
  • Des systèmes de gestion de batteries innovants adaptés à ces nouvelles chimies;
  • Du développement de nouveaux outils de caractérisation et de simulation pour mener ces recherches.

Doté d’un budget de 45,66 millions d’euros de France 2030 sur 7 ans, ce PEPR finance depuis début janvier cinq grands projets, portés par des équipes de chercheurs reconnues dans le monde des batteries. Il financera également les lauréats de l’appel à projets lancé en novembre dernier et opéré par l’ANR, doté d’un budget de 15 millions d’euros. Les projets de recherche de ces derniers, dont le démarrage est prévu l’été prochain, seront complémentaires aux cinq projets déjà identifiés et couvriront les 5 axes technologiques suivant :

  • Chimie des batteries sans matériaux critiques;
  • Chimie des batteries de génération 5 avec des densités d’énergie élevées;
  • Batteries pour IoT;
  • BMS et capteurs;
  • Modélisation multi-échelles, multi-physiques des batteries.

Les projets retenus par le PEPR

Les cinq projets retenus sont les suivants :

  • Le projet LIMASSE vise à développer des prototypes fiables de batteries “tout-solide”, utilisant le lithium métal à l’électrode négative, avec des densités d’énergie améliorées et une bonne rétention de capacité. Deux types d’électrodes positives seront ciblées. Les travaux s’attacheront à résoudre les problèmes d’interface particulièrement cruciaux pour les batteries tout-solide.
  • Le projet HIPOHYBAT a pour objectif de développer deux technologies de batteries de forte densité de puissance. La première est basée sur la technologie sodium-ion et vise à la rendre plus durable, plus sûre et à augmenter les densités d’énergie et de puissance. La seconde technologie est celle des supercondensateurs. Le projet vise à développer des batteries hybrides à densité d’énergie supérieure aux batteries au plomb, capables de se recharger en une minute avec une durée de vie supérieure à 50 000 cycles. Leur conception repose sur la préparation de nouveaux matériaux d’électrodes positives et négatives et d’électrolytes innovants, tous basés sur des éléments durables et des processus de synthèse écologiques.
  • Le projet SENSIGA veut répondre à un besoin crucial dans le domaine du diagnostic des batteries pour améliorer leur qualité, leur fiabilité et leur durée de vie par une surveillance non invasive des performances et un contrôle de leur état de santé, de charge, d’énergie, de puissance et de sécurité. Il s’agira de développer des capteurs optiques ultra-sensibles pour suivre en conditions réelles de fonctionnement les paramètres physico-thermiques de la batterie ainsi que sa chimie avec le rêve ultime de réaliser un « laboratoire-sur-fibre » pour révolutionner la surveillance des batteries.
  • Le projet OPENSTORM va développer des techniques expérimentales, du laboratoire aux grands instruments, utiles pour accélérer l’étude des futures générations de batteries (tout-solide, puissance et post lithium-ion). Il s’agit de transférer le savoir-faire et les méthodologies existantes, développées depuis vingt ans pour le Li-ion, mais aussi de mettre au point de nouvelles techniques et approches adaptées aux problématiques des nouvelles chimies développées dans le cadre de ce PEPR.
  • Le projet BATMAN vise à introduire de l’intelligence artificielle dans le développement des batteries de nouvelle génération. Les travaux porteront plus précisément sur trois objectifs pour lesquels les expériences seules ne peuvent apporter de réponses définitives : le criblage haut débit d’électrolytes optimisés pour les batteries de prochaine génération et de matériaux pour les dispositifs à haute puissance, la compréhension des réactions chimiques qui se produisent aux interfaces des batteries et le développement de jumeaux numériques pour optimiser les processus de fabrication des batteries.

Hélène Burlet, copilote CEA du PEPR,déclare :

“Ce PEPR représente une formidable opportunité de renforcer les liens au sein de la communauté des chercheurs travaillant dans le domaine des batteries innovantes. L’animation scientifique qui nous est confiée favorisera les synergies entre les différents projets pour produire un maximum de connaissances dans un délai court. Nous aurons à cœur de les diffuser auprès des acteurs de la filière pour faciliter leur transfert vers le monde économique”.

Patrice Simon, copilote CNRS du PEPR, ajoute :

“Grâce au PEPR Batteries, des projets d’envergure seront initiés sur des sujets amont dans différents domaines stratégiques pour concevoir les futures générations de batteries. Il vient ainsi renforcer les actions développées par la communauté scientifique sur cette thématique, fédérée au sein du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E) qui rassemble une trentaine de partenaires académiques et industriels”.

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