Après les annonces, la semaine dernière, de Daimler-Benz et de Baidu concernant le développement de leurs projets en intelligence artificielle, il semble plus qu’évident que la course à la voiture autonome est bien amorcée. Les plus optimistes annoncent des mises en vente pour 2020 et ont opté pour des stratégies d’acquire-hire de start-up et/ou des investissements de milliards d’euros en intelligence artificielle.
L’objectif est de produire des véhicules capables de reconnaître leur environnement, de prédire les obstacles, d’anticiper d’éventuelles collisions, d’identifier l’état du trafic, d’économiser de l’énergie ou encore d’obéir à la voix au conducteur sans erreur. Pour cela, un savoir-faire en systèmes intelligents et des phases de tests poussées sont impératifs.
Volkswagen et Mobvoi
Concernant la reconnaissance vocale, Volkswagen tente de prendre de l’avance avec Mobvoi, sa désormais coentreprise. Il s’agit d’une start-up chinoise spécialisée dans ce domaine pour laquelle Volkswagen compte investir près de 180 millions de dollars, qui viendront s’ajouter au milliard de dollars que le groupe a déjà dépensé pour la reconnaissance vocale. Jochem Heizmann, patron de Volkswagen Chine, se veut très enthousiaste à ce propos:
“Une alliance capitale! Nous voulons des commandes vocales qui vous permettent de parler normalement, pour jouer une chanson, régler la température ou sélectionner l’itinéraire sans devoir apprendre des commandes préenregistrées”.
Mobvoi travaille également sur un rétroviseur ‘intelligent’ permettant l’affichage d’itinéraires et de messages. Les véhicules dérivés du Sedric, le prototype de véhicule autonome de niveau 5 de Volkswagen, devraient prochainement compter sur ces nouveautés lors de leur sortie en Chine.
Les constructeurs chinois à la pointe
LeEco et Baidu travaillent également sur des véhicules sans conducteurs et Baidu vient de dévoiler Apollo, sa plate-forme open source et compte bien attirer de nombreux usagers et constituer une base de données de choix en la matière.
De son côté, le constructeur Changan, qui a déjà testé ses prototypes sur routes, en montagnes et tunnels, sur près de 2000 km l’an dernier, annonce une production “de masse” de véhicules autonomes d’ici 2025.
La start-up Nio a quant à elle présenté son modèle électrique autonome et annonce une commercialisation aux Etats-Unis dès 2020.
Audi et ses véhicules hyper-connectés
Le groupe Audi s’est également lancé dans la course et a choisi de s’associer aux géants de l’internet chinois Tencent et Baidu pour commercialiser des voitures hyper-connectées. Les véhicules devront en effet pouvoir proposer aux usagers une cartographie interactive, indiquant les stations d’essences mais également les restaurants et magasins à proximité ainsi qu’un système prédictif de pointe.
Ce dernier devrait être capable d’anticiper les obstacles invisibles tels que le verglas, grâce aux capteurs d’autres voitures ayant déjà détecté l’obstacle. Ce système prédictif aura également étudié la conduite de l’usager et ralentira automatiquement avant une intersection par exemple, afin d’économiser de l’énergie.
Toyota et Ford, des investissements massifs
L’intérêt des grands constructeurs pour l’intelligence artificielle n’est pas récent. Si Uber, Tesla ou encore Google semblent bien placés pour lancer leurs véhicules autonomes à court terme, on peut également citer Toyota qui, il y a deux ans, annonçait un investissement à hauteur d’un milliard de dollars dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le mois dernier, le groupe a précisé qu’il investirait près de 35 millions de dollars pour le développement de batteries “intelligentes” permettant de réguler la consommation d’énergie.
De son côté, Ford a présenté en février dernier son plan d’investissement d’un milliard de dollars sur cinq ans dans Argo, une société spécialisée en robotique et en intelligence artificielle créée par deux anciens de Google et d’Uber. Le groupe espère pouvoir dévoiler sous peu des véhicules autonomes de pointe.