Bpifrance et la Société Financière Internationale (IFC) présentent une nouvelle note sectorielle visant à dynamiser le financement des deeptechs, entreprises et start-ups qui offrent des innovations de rupture en créant de nouveaux produits ou de nouveaux services. Ces technologies sont proposées pour répondre aux défis du 21e siècle dans des domaines très variés : santé, société, changement climatique, environnement, accès à l’énergie, etc. On retrouve ces solutions innovantes dans l’informatique, l’intelligence artificielle, la biologie, la chimie ou encore l’électronique. Les secteurs phare de la deeptech française sont les nouveaux matériaux et la photonique.
Une nouvelle note sectorielle EM Compass publiée par l’IFC en partenariat avec Bpifrance permet de faire le point sur la situation de la Deeptech dans le monde, d’examiner les défis rencontrés mais également les opportunités qu’elle peut ou pourrait offrir.
Les États-Unis comptent le plus grand nombre d’entreprises de Deeptech dans le monde : plus de 4000. En Chine, qui est en 2ème position, on n’en dénombre que 750 mais l’investissement est très important et le pays peut rapidement combler ce retard selon les observateurs. Viennent ensuite l’Allemagne avec 455 entreprises et la France 241. Le plan 2030 prévoit 100 nouvelles entreprises à l’horizon 2030.
Le problème majeur de ces entreprises : trouver un financement
Au début, seuls de grands groupes tels qu’IBM ont pu se positionner sur la deeptech, l’industrialisation et la R&D exigeant de forts capitaux. Mais les start-ups y trouvent leur place et attirent notamment de plus en plus d’investissements en capital-risque : 76,7 milliards de dollars en 2020 et déjà 78 milliards sur 8 mois en 2021.
Selon leur communiqué, IFC et Bpifrance étudient les difficultés rencontrées par les start-ups de la deeptech en matière de financement et démontrent le rôle clé joué par les institutions privées et publiques pour accélérer leur développement et leur croissance. Une nouvelle approche, plus adaptée aux phases de développement spécifique aux start-ups deeptech, plutôt que sur les tours de financements traditionnels des start-ups digitales, est proposée. Celle-ci encourage les investisseurs et autres parties partenaires de la deeptech à considérer les investissements dans le domaine comme le financement d’une solution à un défi mondial plutôt que d’un projet individuel.
Nicolas Dufourcq, directeur Général de Bpifrance déclare :
“Les technologies de rupture répondent aux principaux enjeux sociétaux de demain. La deeptech sera un levier clé pour assurer une plus grande résilience face aux défis sanitaires, climatiques et économiques mondiaux. Ces technologies nouvelles, issues pour la plupart de la recherche, répondent à des modèles de développement longs et qui leur sont propres. C’est pourquoi nous sommes convaincus de la nécessité d’accentuer et d’adapter les financements qui permettront aux entreprises qui les portent de se développer”
Les solutions apportées par ces start-ups installées pour la plupart dans des pays développés sont applicables dans les pays émergents qui connaissent de grands problèmes en matière de santé ou encore de climat. Willam Sonneborn, directeur principal des technologies de rupture et des fonds à l’IFC a déclaré :
“Les avancées nouvelles dans l’intelligence artificielle et l’informatique quantique permettent des découvertes révolutionnaires dans des domaines tels que la biotechnologie, la nanotechnologie, la fabrication avancée et les technologies propres, à une vitesse sans précédent. Ces innovations ont le potentiel de résoudre des défis mondiaux et de changer radicalement le développement international tel que nous le savons. C’est pourquoi l’IFC travaille avec des entreprises et des institutions de premier plan dans l’écosystème des deeptechs pour aider à promouvoir les nouvelles technologies sur les marchés émergents où leur impact peut être encore plus important.”
Faire de la France une Deeptech nation
Bpifrance, banque publique d’investissement dont le slogan est “Servir l’avenir”, a pour mission de financer et d’accompagner les entreprises dans leurs projets d’innovation. Le 1er janvier 2019, elle a lancé Bpifrance Création qui cumule les missions de l’Agence France Entrepreneur (AFE) et celles de la Caisse des Dépôts dans le but de “faciliter l’entrepreneuriat pour tous en levant les barrières à l’information, au financement et à la croissance”.
Elle a aussi pour objectif de faire de la France une “Deeptech Nation” et, en janvier 2019, Bpifrance a lancé un Plan Deeptech pour mieux soutenir les start-ups françaises et atteindre l’objectif de 1500 start-ups d’ici 2023. Ce plan a été initié par le gouvernement pour faire de la France un acteur majeur des innovations de rupture et a été doté de 2,5 milliards d’euros. Le référentiel Deeptech est fondé sur 4 critères :
- le lien avec la recherche,
- la capacité à lever des verrous technologiques,
- la création d’une innovation vraiment différente,
- et une stratégie de mise sur le marché complexe.