Les tensions entre les États-Unis et la Chine autour des semi-conducteurs continuent de s’intensifier. Alors que l’administration Biden a dévoilé lundi dernier de nouvelles restrictions visant à limiter l’accès de la Chine à certaines technologies de pointe, celle-ci a riposté en annonçant des restrictions sur l’exportation de métaux rares comme le gallium et le germanium, essentiels à la production de technologies telles que les batteries, les panneaux solaires et les puces électroniques.
Malgré son ambition de rattraper et dépasser les USA dans le domaine de l’IA pour en devenir le leader mondial, la Chine accuse du retard et les Etats-Unis entendent tout faire pour qu’il perdure.
Les mesures annoncées par le Bureau de l’industrie et de la sécurité du Département du commerce visent à limiter les capacités de la Chine à produire des technologies avancées ayant des applications militaires. Elles incluent le contrôle de 24 types d’équipements de fabrication de puces, de trois catégories de logiciels et l’ajout de 140 entreprises chinoises sur une liste restreignant leurs accès aux technologies américaines, que les USA justifient par des préoccupations de sécurité nationale.
Ces restrictions s’inscrivent dans leur stratégie visant à ralentir les ambitions chinoises dans les technologies de pointe, y compris l’IA et la fabrication de semi-conducteurs. Elles ciblent particulièrement les puces HBM (High Bandwidth Memory). Ces mémoires jouent un rôle clé dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment pour l’entraînement et l’inférence des LLMs.
La Chine, de son côté, a accéléré ses efforts pour réduire sa dépendance aux technologies étrangères en investissant massivement dans le développement de capacités locales. Pour contrer ce qu’elle considère comme un “blocus technologique”, après avoir restreint l’exportation de métaux rares, comme le gallium, le germanium ou l’antimoine essentiels à la fabrication de semi-conducteurs et d’autres technologies avancées, elle a décidé tout bonnement de l’interdire vers les Etats-Unis. Elle justifie elle aussi ces mesures par des préoccupations liées à sa sécurité nationale, ces matériaux pouvant potentiellement être utilisés à des fins militaires.