Digital4Climate, étude d’Agoria menée par Accenture, porte sur le potentiel de réduction du carbone des technologies numériques dans les quatre secteurs les plus émetteurs de carbone en Belgique : l’industrie, le bâtiment, la mobilité et la logistique ainsi que l’énergie. L’une des conclusions est que l’impact positif de 15 applications numériques dans ces secteurs sera cinq fois supérieur à l’empreinte totale du numérique d’ici 2030.
Les émissions de CO2 en Belgique en 2019 étaient d’environ 116,5 mégatonnes, elles pourraient être réduites de 10,4 à 13,3 mégatonnes en 2030 grâce au déploiement de solutions numériques dans les 4 secteurs belges les plus intensifs en CO2, soit environ 10% des émissions totales de la Belgique aujourd’hui.
Conformément à la proposition européenne Fit for 55, mise en place en juillet 2021 qui a rehaussé l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre du “Pacte vert pour l’Europe” à 55% d’ici 2030 par rapport aux émissions de 1990, les émissions de la Belgique doivent tomber à 87 mégatonnes de CO2 selon une 1re estimation. Les technologies numériques pourraient représenter environ 30% de cet objectif.
Ce potentiel de réduction a été calculé par rapport à l’empreinte totale du secteur numérique, qui représente environ 2% des émissions belges. Actuellement chiffrée à 2,8 mégatonnes de CO2, elle pourrait se situer entre 2,2 et 2,6 mégatonnes grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique du secteur et à la diminution de l’intensité de CO2 du réseau électrique belge. Les opérateurs de télécommunications et des centres de données se sont engagés à n’utiliser que des énergies renouvelables d’ici 2030, l’empreinte des réseaux et des centres de données serait ainsi réduite de 48% supplémentaires.
Les 4 secteurs émettant le plus de CO2
L’industrie
L’industrie est responsable de 29% des missions de CO2 de la Belgique (33,6 mégatonnes), l’industrie de transformation, avec la chimie, les métaux et le ciment y contribue le plus. Par contre, c’est l’industrie qui a le plus grand potentiel de réduction de CO2, les technologies numériques telles que l’IA, le digital twin et l’IoT industriel pourraient réduire les émissions de CO2 de 3,4 à 4,2 mégatonnes, soit quelque 10 à 12,3% des émissions totales du secteur.
L’analyse avancée des données et l’automatisation peuvent réduire considérablement l’intensité énergétique, et les simulations virtuelles de produits et de processus telles que le digital twin permettent de modéliser la réalité avec une grande précision, avec des avantages en termes d’efficacité et de réduction des émissions de CO2.
Le bâtiment
La construction est le secteur de l’industrie du bâtiment dont l’empreinte est la plus importante, 8,3 à 10,8% des émissions totales du bâtiment pourraient être réduites, principalement grâce au Building Management System (BMS) pour les bâtiments et au Building Information Modeling (BIM) dans la construction.
L’énergie
Le secteur de l’énergie peut atteindre une réduction du carbone de 12 à 14,5% grâce aux technologies numériques qui catalysent la transition vers l’énergie verte.
La mobilité et la logistique
Dans ce secteur, les technologies numériques pourraient faire baisser les émissions totales de 10,6 et 14,2%. L’augmentation du télétravail, l’optimisation des modes de transport existants grâce à des outils de gestion du trafic intelligents et la réduction du transport de marchandises grâce, par exemple, à des navires autonomes sur les voies navigables sont identifiés comme principaux acteurs de cette réduction.
Digital4Climate : « yes, we can »
Les citoyens, les pouvoirs publics et les entreprises peuvent jouer un rôle important dans le déploiement des technologies numériques en faveur du climat. Les entreprises engagées dans la transition numérique et écologique sont plébiscitées par les clients et acquièrent ainsi un avantage concurrentiel. Toutes peuvent s’inspirer des 15 solutions numériques concrètes de l’étude et de ses 20 exemples pratiques d’entreprises belges dans les différents secteurs.
Un programme d’innovation Digital4Climate, auquel Agoria se dit prête à coopérer, est indispensable pour sensibiliser citoyens et entreprises et les inciter à adopter une attitude « yes we can ». Les pouvoirs publics doivent mettre en place un tel programme avant la fin de la législature actuelle pour réduire massivement les émissions de CO2 et ainsi atteindre l’objectif climatique belge. D’autre part, il permettrait également de faciliter la collaboration dans le domaine des données et de former davantage de personnes aux compétences numériques et vertes.
L’étude a envisagé 2 scénarios en fonction du taux d’adoption des 15 solutions et technologies numériques proposées d’ici 2030. Selon ceux-ci, la réduction des émissions de CO2 dans ces quatre secteurs est de 4,7 à 5,2 fois supérieure à l’empreinte numérique totale de la Belgique. Ils ont permis de démontrer que plus la numérisation est forte, plus elle permet de réduire les émissions de CO2. Agoria est fermement convaincue que les technologies numériques peuvent contribuer à apporter une réponse au défi climatique. La transition numérique et la transition verte peuvent se renforcer mutuellement, assurer une croissance durable et contribuer à la prospérité économique et sociale de la Belgique.