Au début du mois de juin, le Premier ministre arménien, Tigran Avinyan, a évoqué la stratégie d’intelligence artificielle que l’Arménie souhaite mettre en place. Plusieurs thématiques furent abordées : recherche fondamentale, recherche appliquée, infrastructures, secteur public, secteur privé, formations ou financements. Du côté d’Erevan, on souhaite désormais donner la priorité à l’IA afin de rejoindre, sur le long terme, les pays déjà bien avancés dans le secteur.
Potentielles perspectives en matière d’intelligence artificielle en Arménie
Dans l’état des lieux évoqué par le Premier ministre d’Arménie, celui-ci souhaite axer sa stratégie sur la recherche fondamentale, qui serait, selon lui, le point demandant le moins d’investissements : une connexion internet stable et des superordinateurs peuvent suffire pour réaliser des recherches ou une formation sur les réseaux de neurones artificiels. Le gouvernement souhaite également s’appuyer sur ses forces en mathématiques et en sciences expérimentales et naturelles. En partant de ce constat, le pays considère qu’il est assez bien placé pour devenir une plaque tournante en matière de recherche fondamentale.
Néanmoins, les bases de l’Arménie en matière de mathématiques, d’ingénierie ou de technologies ne sont pas assez exploitées pour développer l’IA dans le pays. La formation en IA en est encore à ses débuts malgré le fait qu’il existe des cursus de licence ou de master ainsi que plusieurs programmes universitaires liés à ce domaine, et ce depuis plusieurs années.
L’Arménie souhaite également se pencher sur l’ingénierie et l’IA avec l’application d’algorithmes développés grâce à la recherche fondamentale qui permettront de résoudre plusieurs problématiques. Le gouvernement sera sollicité pour collecter et numériser des données du monde réel afin de concevoir des ensembles de données que les chercheurs pourront exploiter pour entrainer les modèles d’IA qu’ils élaboreront.
Une stratégie nationale d’intelligence artificielle
Pour l’Arménie, la mise en place d’une stratégie nationale en matière d’IA doit être une priorité. Toutefois, le pays ne souhaite pas proposer un rapport ou un plan rigoureux, mais plutôt une vision à long terme pour le développement de l’IA couplé à plusieurs mesures spécifiques. L’objectif est de créer plusieurs liens étroits entre le gouvernement, les chercheurs et le secteur privé.
Ainsi, plusieurs axes ont été privilégiés :
- Introduire des programmes doctoraux et postdoctoraux et étendre le rôle de l’intelligence artificielle dans les universités et les centres de formation dans le domaine des TIC.
- Utiliser l’énorme capital humain et social de la diaspora arménienne pour mettre en place des laboratoires de recherche en coopération avec des institutions internationales de premier plan.
- Attirer des chercheurs hautement qualifiés en proposant des aménagements spécifiques.
- La création d’un fonds de capital-risque spécial basé sur le modèle du partenariat public-privé, qui devrait investir dans des startups prometteuses en IA.
- Assurer la collecte, la numérisation et la large disponibilité des données générées dans le pays, mettre en œuvre une politique coordonnée et unifiée par les différentes agences gouvernementales, construire les infrastructures nécessaires, etc.