Mesurer plus facilement l’impact de la nature et des écosystèmes sur l’économie des pays et le sentiment de bien-être, c’est l’objectif du nouvel outil basé sur l’intelligence artificielle présenté par l‘Organisation des Nations Unies (ONU), et le Basque Centre for Climate Change (BC3). Cette solution a été conçue dans le cadre du programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), en collaboration avec BC3 et la division des statistiques du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA).
L’intelligence artificielle pour aider à appliquer le SEEA
Ce nouvel outil open-source baptisé ARIES for SEEA exploite l’intelligence artificielle en utilisant la plateforme ARIES développée précédemment par l’ONU. Les pays membres pourront utiliser cette solution pour appliquer la norme internationale de comptabilité du capital naturel récemment introduite : le système de comptabilité environnementale et économique (SEEA).
Stefan Schweinfest, directeur de la Division des statistiques (UN DESA), a évoqué les utilisations possibles de l’application tout en précisant ses avantages :
“Le programme ARIES for SEEA Explorer change la donne pour les gouvernements qui souhaitent mettre en œuvre la norme de comptabilité des écosystèmes SEEA récemment adoptée. Cette application permet aux pays de démarrer rapidement la compilation de comptes à partir de sources de données mondiales, qu’ils peuvent affiner avec des données nationales ou des paramètres du modèle.”
La plateforme ARIES for SEEA est disponible sur la plateforme mondiale des Nations Unies : un environnement de service cloud souhaitant soutenir la collaboration internationale entre tous les pays en partageant les connaissances scientifiques, les données, les méthodes et la technologie.
Ferdinando Villa, professeur à Ikerbasque, est le chercheur principal d’ARIES à BC3. Il s’est exprimé quant à l’utilisation de l’IA pour le développement durable :
“Il existe une demande mondiale croissante pour une gestion durable de nos ressources naturelles, et pour y parvenir, les scientifiques et les décideurs doivent collaborer de plus en plus. Les outils basés sur l’IA comme ARIES pour SEEA sont la clé d’un avenir où la collaboration et la réutilisation des connaissances pour servir le développement durable sont possibles.”
Un outil pour l’environnement
Les comptes écosystémiques produits par les pays suivront l’impact des écosystèmes naturels -tels que les forêts et les zones humides- sous la forme d’indicateurs économiques et physiques. L’ONU espère que l’application du SEEA permettra d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) qu’elle s’est fixés tout en impactant positivement le PIB des États. C’est ce qu’évoque Bert Kroese, directeur adjoint des statistiques des Pays-Bas et président du Comité des Nations Unies pour la comptabilité environnementale et économique :
“ARIES for SEEA donnera aux pays un outil indispensable pour progresser avec les ODD tout en respectant le Cadre mondial de la biodiversité post-2020. L’accès facile à cet outil garantira qu’aucun pays ne sera laissé pour compte en matière de comptabilité des écosystèmes.”
Selon Susan Gardner, Directrice de la Division des écosystèmes du PNUE, la construction de systèmes économiques qui valorisent la nature comme une source centrale de bien-être humain, de santé environnementale et de prospérité économique dans le monde post-COVID-19 est essentielle :
“Avoir une technologie qui incorpore et intègre les dernières données, modèles et la compréhension des contributions de la nature grâce à la comptabilité du capital naturel facilitera la prise de décisions positives bien informées de la part des entreprises et des gouvernements – stimulant des actions tangibles sur la perte de biodiversité, le changement climatique et un avenir durable pour tous.”
Plusieurs pays ont commencé à utiliser ARIES for SEEA. La plateforme continuera à se développer dans un avenir proche, en ajoutant une fonctionnalité permettant de dériver des indicateurs qui permettent d’évaluer les progrès vers les ODD et le nouveau cadre mondial de la biodiversité post-2020.