La cérémonie de remise des prix des lauréats du Concours d’innovation 2020-2021 s’est déroulée jeudi 8 juillet 2021. 120 lauréats ont été primés dans les deux volets i-PhD et i-Lab en la présence de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, et de Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’investissement. Retour sur l’édition 2020-2021 du concours.
La seconde édition du concours d’innovation d’i-PhD
Pour la seconde année consécutive, avec le soutien de Bpifrance, le gouvernement français a lancé le concours d’innovation i-PhD avec pour objectif d’encourager nationalement les doctorants à tester le potentiel applicatif de leurs projets, mais aussi de soutenir et accompagner les premiers pas de projets ambitieux (mentorat, formation et dispositifs de financement, networking) et de créer une communauté d’excellence des chercheurs entrepreneurs.
Le concours est réservé aux jeunes chercheurs et chercheuses qui sont en seconde ou en troisième année de thèse et qui ont un projet technologique innovant rattaché à un laboratoire de transfert, soutenu financièrement par une structure de transfert technologique dans le cadre d’une maturation ou prématuration.
Parmi les 43 lauréats de cette édition 2020-2021 (dont 10 grands prix), 5 projets intègrent ou exploitent l’IA. En voici la liste :
Reef Pulse par Simon Elise (Grand prix) : le projet REEF PULSE vise à développer une nouvelle méthode de monitoring des récifs coralliens par écoacoustique. Cette approche innovante propose d’analyser l’état écologique et le fonctionnement d’un récif corallien en enregistrant par acoustique passive son “paysage sonore” et en traitant automatiquement les données collectées grâce à des algorithmes d’IA.
ASTRIIS par Amgad Mohamed : le logiciel “AStrion” proposé par ASTRIIS surveille l’état de santé des composants rotatifs tels que des moteurs, turbines, pompes, engrenages ou roulements. Il détecte et localise les défauts existants sans avoir besoin de données historiques, ce qui évite les arrêts non prévus. La gestion des actifs sera plus efficace et la maintenance plus rentable. Un module développé à partir d’outils d’intelligence artificielle surveille l’évolution des indicateurs et lève des alarmes pour toute évolution anormale.
ENDIA par Orlando Chuquimia : EnDIA est un logiciel innovant d’aide au diagnostic lors d’une coloscopie. Ce logiciel intègre de l’intelligence artificielle pour aider le gastro-entérologue dans la détection et la caractérisation d’un polype en fonction de son histologie, ce qui lui permettra de définir le traitement le plus approprié, résultant d’un diagnostic plus efficace et précis plus rapidement, tout en améliorant la qualité des coloscopies.
IMASMART par Adrien Julian : le projet IMASMART a pour but de développer une technologie innovante permettant un diagnostic plus précoce de la maladie d’Alzheimer. L’ambition est de créer un dispositif médical basé sur l’analyse de l’évolution de l’utilisation du téléphone portable via une intelligence artificielle. Cette analyse permettra d’identifier des ruptures d’évolution témoignant de l’entrée dans la maladie chez des patients à risques.
Ladybird par Ludovic Gardy : la méthode exploitée par Ladybird se base sur une IA ayant appris à reconnaître des signaux pathologiques liés à l’épilepsie. Cette IA est assistée par un second algorithme de traitement du signal, qui vérifie et trie les résultats, en imitant le travail du neurologue. Le tout est incorporé, parmi d’autres fonctionnalités, au sein d’une interface graphique optimisée pour s’adapter aux conditions d’hospitalisation et une utilisation par les équipes médicales sur le terrain.
La vingt-troisième édition du concours d’innovation i-Lab
Initiée en 1999 par le ministère en charge de la Recherche dans le cadre de la loi sur l’innovation et la recherche, le concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, a été, depuis, reconduit chaque année avec un double objectif : détecter et faire émerger des projets de création d’entreprises s’appuyant sur des technologies innovantes et favoriser le transfert des résultats de la recherche vers le monde socio-économique.
Comme pour le concours i-PhD, dix projets ont obtenu un grand prix parmi les 61 lauréats, l’un d’entre eux inclut de l’intelligence artificielle . Il s’agit du projet STELLA SURGICAL, porté par Clément Labiche, qui a développé eSTELLA, une technologie sur smartphone, munie d’une intelligence artificielle, permettant d’évaluer, avec précision et en temps réel, la qualité d’un foie humain en vue d’une transplantation hépatique. L’innovation de rupture est basée sur la prise d’une photo d’un foie, en lien avec des algorithmes de traitement d’images et de prédictions.
Parmi les autres lauréats, on retrouve des projets liés à :
- La pharmacie et aux biotechnologies comme CILIA, porté par Jean-Philippe Annereau, qui exploite l’IA pour sélectionner de nouvelles structures médicamenteuses et découvrir de nouveaux traitements innovants pour les ciliopathies pédiatriques sévères.
- La communication, au numérique et aux technologiques logicielles comme AiHerd ReID Morpho, porté par Quentin Garnier, qui exploite des algorithmes de vision par ordinateur et des algorithmes d’IA pour aider les producteurs à suivre en temps réel l’état de santé de leurs bovins. Ou encore NavAlgo, un SaaS porté par Zuzanna Kosowska-Stamirowska, qui vise à optimiser les décisions dans le transport et dans la supply chain.
- La technologie médicale avec la start-up Kurage et le projet Re walk de Rudi Gombauld qui a a développé un système d’intelligence artificielle permettant de reproduire les fonctions motrices du système nerveux central via des neuroprothèses destinées à séquencer la sélectivité et la stimulation des muscles de personnes neurolésées, leur permettant ainsi de récupérer des fonctions motrices telles que la marche.
- La mécanique, aux matériaux et aux procédés industriels comme le projet EopromFlexLAB, porté par Christian Weisse et lié à la start-up MCEVE, où des capteurs intelligents sont fabriqués à base de cuivre pour alimenter les données de l’IA et permettre la transition numérique des industries.