Amazon annonce la signature d’un contrat avec les services secrets britanniques autour de l’intelligence artificielle

Amazon a décroché un contrat, via sa plateforme Cloud AWS, estimé entre 500 millions et un milliard de livres (600 millions à 1,2 milliard d’euros) avec les services secrets britanniques qui veulent regrouper toutes leurs données sensibles. Selon le Financial Times, l’objectif est de booster le Big Data et l’intelligence artificielle pour l’espionnage par le service de renseignement britannique GCHQ , les agences des services secrets MI5 et MI6 ou d’autres services du ministère de la Défense dans le cadre d’opérations menées conjointement. 

Indéniablement, ce contrat permettra une analyse de données beaucoup plus rapide mais de nombreux experts internationaux s’interrogent sur son bien-fondé au regard de la souveraineté britannique. Le gouvernement anglais dit s’être tourné tout d’abord vers des entreprises nationales mais aucune d’elles n’avait la capacité de remplir un tel contrat. Les données sensibles traitées ne devraient pas être exportées aux USA et Amazon ne pourrait en aucun cas y accéder.

La France pourrait-elle signer un tel contrat ? D’après Bruno Le Maire :

“Je pense que c’est une menace invisible et c’est une menace réelle. Nous, jamais, nous ne stockerons des données sensibles chez une entreprise américaine.”

Les cinq GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon et Microsoft) sont au plus haut niveau des États. Leurs bénéfices annuels équivalent à 3 fois le PIB de la France et leur pouvoir s’amplifie. En un trimestre, Google a engrangé pratiquement 19 milliards de dollars, Facebook, 9,2 milliards. Et ils concentrent aussi les données de centaines de millions de personnes à travers le monde.

En mai dernier, Orange et Capgemini ont annoncé leur projet de cloud souverain baptisé « Bleu », destiné à créer :

“un Cloud de confiance conçu pour répondre aux besoins de souveraineté de l’État français, des administrations publiques et des entreprises dotées d’infrastructures critiques soumises à des exigences particulières en termes de confidentialité, de sécurité et de résilience, telles que définies par l’État français.”

Ce service cloud devrait faire partie du projet Gaia-X de la stratégie nationale pour le cloud afin que l’industrie européenne puisse rivaliser avec des entreprises américaines telles que Google et AWS. Le problème pour la souveraineté européenne est qu’au sein de Gaia-X se trouve Palantir une entreprise américaine spécialisée dans l’intelligence économique et très proche du gouvernement américain.

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