Aleph Alpha, acteur européen incontournable dans le domaine de l’intelligence artificielle explicable et fiable et l’IA générative, a récemment annoncé un tour de financement de série B, au cours duquel il a levé plus de 500 millions de dollars américains. Si ce financement, provenant d’un consortium de sept nouveaux investisseurs ainsi que d’investisseurs historiques, démontre l’implication de l’Allemagne dans ce domaine, il souligne également l’urgence pour la France d’investir dans ses start-ups d’IA si elle veut se positionner comme l’un de ses leaders.
Le consortium a été dirigé par Innovation Park Artificial Intelligence (Ipai), Bosch Ventures, et le groupe Schwarz, détenteurdes magasins LIDL. Parmi les nouveaux investisseurs figurent Christ&Company Consulting, Hewlett Packard Enterprise, l’éditeur de logiciels SAP et Burda Principal Investments. Les investisseurs institutionnels existants ont également participé, ce qui a contribué à rendre ce tour de financement sursouscrit.
Créée en 2019 par Jonas Andrulis et Samuel Weinbach, basée à Heidelberg en Allemagne, la start-up Aleph Alpha a été reconnue par l’indice technologique MAD 2021 (Machine Learning, AI and Data Landscape), comme la seule entreprise européenne d’IA à mener des activités de recherche, de développement et de conception d’intelligence artificielle générale (IAG) généralisable. L’année suivante, elle créait Alpha One, un centre de données d’IA commercial sur le GovTech Campus Germany, à Berlin. Son ambition est de faire de l’UE un acteur majeur dans le domaine de l’IA et de consolider sa souveraineté numérique.
Aleph Alpha développe des modèles multimodaux, notamment Luminous, combinant la vision par ordinateur avec le traitement du langage naturel (NLP) pour traiter, analyser et produire un large éventail de textes. Cette famille de modèles a été entraînée sur d’énormes quantités de données textuelles humaines dans les cinq langues européennes les plus couramment parlées : anglais, allemand, français, italien et espagnol.
La société se concentre sur l’interopérabilité, la confidentialité des données et la sécurité, offrant à la fois l’IA en tant que service ainsi que l’installation multi-cloud et sur site. Elle se positionne ainsi comme un acteur clé dans l’expansion internationale de l’IA souveraine explicable et digne de confiance, ce qui est essentiel pour les agences gouvernementales et les entreprises qui cherchent à construire et à appliquer l’IA dans un environnement souverain, tout en garantissant la protection et la sécurité des données.
Investir dans la R&D pour fournir des solutions d’IA souveraines aux entreprises et aux gouvernements
Si le tour de table a été l’occasion pour Aleph Alpha de nouer des partenariats stratégiques, il va également lui permettre d’accélérer le développement et la commercialisation de l’IA générative pour les applications les plus complexes et les plus critiques, notamment pour les secteurs sensibles des données tels que les soins de santé, la finance, le droit, le gouvernement et la sécurité.
La start-up entend également développer des partenariats académiques et s’engage en faveur de la reproductibilité, de l’excellence et du partage de l’innovation grâce à l’open source.
Jonas Andrulis, PDG et cofondateur d’Aleph Alpha, a déclaré que cet investissement permettra à l’entreprise de continuer à améliorer ses capacités et de rester à la pointe du développement technologique, tout en offrant aux clients l’indépendance et la flexibilité nécessaires en matière d’infrastructure, de compatibilité avec le cloud, de support sur site et de configurations hybrides.
Quelle place pour la France dans la course à l’IA ?
Ce financement renforce la position de l’Allemagne et de l’Europe en matière d’IA souveraine. Cependant, si cette levée de fonds record en Europe pour une start-up d’IA témoigne de l’intérêt croissant pour les technologies de pointe dans la région, elle met également en lumière la nécessité pour la France de combler le déficit de ses investissements dans ses leaders de l’IA pour rester compétitive.
Stéphane Roder, CEO d’AI Builders, cabinet de conseil en stratégie data et IA, a réagi à cette annonce :