Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France, a organisé la quatrième édition de l’AI France Summit le 4 juillet dernier à Paris. Cet événement annuel désormais incontournable a réuni des experts de l’industrie, des décideurs politiques, des universitaires et des leaders d’opinion pour discuter des tendances et des développements récents dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Numeum, syndicat de l’écosystème numérique en France, représente les entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs de logiciels, les plateformes et les sociétés d’Ingénierie et de Conseil en Technologies (ICT). Il compte plus de 2 500 entreprises adhérentes qui réalisent 85% du chiffre d’affaires total du secteur.
L’AI France Summit 2023 a été rythmé par quatre tables rondes abordant des thématiques d’actualité, telles que le contexte réglementaire et la stratégie nationale en matière d’IA, l’utilisation de l’IA générative comme levier de productivité, l’application de l’IA éthique en entreprise ainsi que les compétences et l’attractivité des métiers de l’IA.
Alors que les annonces du Président de la République à Vivatech ont mis l’accent sur le besoin d’investir davantage pour accompagner l’ensemble des acteurs du pays dans leur transformation numérique et que le Parlement européen a adopté l’AI Act le 14 juin dernier, Numeum a un rôle à jouer et une voix à porter.
Instaurer la confiance tout en soutenant l’innovation
Véronique Torner, Présidente de Numeum, affirme :
“Numeum travaille aux côtés de l’Etat dans sa stratégie et coordination nationale pour l’IA, en continuant à faire le lien entre l’écosystème numérique et la société. Nous accompagnons nos membres dans ces transformations à la fois pour leurs propres activités, mais aussi pour leurs clients. Nous soutenons les initiatives qui permettront d’apporter la confiance exigée autour des solutions d’IA, notamment par une régulation et une éthique à construire qui sont nécessaires, sans pour autant freiner l’innovation”.
Permettre à l’UE de devenir un acteur mondial de l’IA
L’AI Act classe les systèmes d’IA selon différents niveaux de risque : minime, limité, élevé ou haut risque et inacceptable.
Numeum salue l’approche basée sur le risque adoptée par la Commission européenne, tout en soulignant la nécessité de garantir des exigences simples et claires. L’organisation plaide pour un équilibre entre la réglementation et l’innovation, afin de soutenir l’Europe dans sa volonté de devenir un acteur mondial de l’IA.
Faciliter l’adoption de l’IA générative
Numeum estime que le cadre actuel en France, notamment en matière de protection des droits d’auteur (directive Copyright) et des données personnelles (RGPD), est adéquat. Une régulation spécifique de l’IA générative en France pourrait freiner son développement et créer des obstacles à l’innovation. Numeum encourage plutôt un cadre réglementaire européen cohérent.
Garantir la compétitivité et bâtir la confiance
Numeum soutient la stratégie nationale visant à faire de la France un leader mondial de l’IA, mais pour le syndicat “les dernières mesures d’investissements annoncées par le Président Emmanuel Macron pour développer l’IA en France doivent être renforcées pour sauvegarder la compétitivité de la France et être en adéquation avec les ambitions affichées”.
En 2021, Numeum, accompagné de partenaires issus des différents univers de l’IA : monde académique, pouvoirs publics, entreprises, milieu associatif et société civile, lançait l’initiative Ethical AI, pour une IA éthique, responsable et digne de confiance.
Le projet a donné jour à un guide pratique en ligne pour opérationnaliser les principes éthiques dans la conception, le développement et le déploiement de solutions d’IA.
Le défi des compétences
L’AMI “IA Cluster : pôles de recherche et de formation de rang mondial en intelligence artificielle”, financé par France 2030, annoncé à Vivatech, a été lancé avec l’objectif de faire émerger en France des leaders académiques européens et mondiaux dans le champ de l’IA et de ses applications, capables d’innover et d’avoir un impact significatif sur l’économie.
Pour Numeum, il faut aller encore plus loin et étendre l’apprentissage de notions d’IA à des métiers qui ne sont pas forcément technologiques. Grâce à ces notions, les personnes en reconversion et les demandeurs d’emploi pourraient être orientées vers les métiers de demain.
L’organisation s’implique sur le sujet des compétences en IA, elle participe d’ailleurs activement à l’étude de l’OPIIEC, Observatoire prospectif des métiers et des qualifications, sur les perspectives des besoins et offres de formation pour les acteurs de la filière.