La journée internationale des droits des femmes met en avant la lutte pour les droits à tous les niveaux. Le monde de la tech est souvent pointé du doigt surtout que la diversité y est plus que jamais indispensable comme le rappelait France Inter dans ce court podcast intitulé “Non, le numérique ne peut pas se passer des femmes”
L’intelligence artificielle, comme les autres domaines, peut compter sur des pionnières, expertes, professionnelles qualifiées et entrepreneuses mais un effort reste à fournir. Des femmes qui comptent et ce ne sont pas les personnalités citées ci-dessous qui vous diront le contraire.
Françoise Soulié-Fogelman
Spécialiste en data mining et big data, Françoise Soulié-Fogelman s’est formée à l’ENS et a obtenu son doctorat à l’Université de Grenoble. Mathématicienne informaticienne et elle a enseigné à l’Université Paris XI-Orsay où elle a supervisé 20 thèses. Elle a fondée la société Mimetics, spécialisée dans les logiciels data mining pour la lecture automatique de caractères (OCR), a travaillé pour Atos Origin et fait partie de l’équipe de direction de KXEN jusqu’à son rachat par SAP. Elle a ensuite rejoint l’Institut Mines Télécom pour travailler sur TeraLab. Elle est à la tête de l’équipe Data Science de l’école de Computer Software de l’Université de Tianjin en Chine.
Aurélie Jean
Aurélie Jean a suivi un cursus mathématiques-physique à l’Université avant de rejoindre l’ENS Cachan. Titulaire d’un doctorat en sciences des matériaux et mécanique numérique de l’Institut des Mines, elle a a poursuivi son parcours à l’Université d’État de Pennsylvanie puis au MIT. Elle a par la suite travaillé sur la médecine numérique puis pour Bloomberg où elle est développeuse informatique. Elle est également CTO/CIO et cofondatrice de la start-up MixR à Los Angeles et CEO d’In Silico Veritas, cabinet spécialisé dans le code qui cherche à faire connaître les nouvelles technologies au plus grand nombre et notamment aux femmes, tout en formant les employés et leaders à ces nouveaux outils. Elle est la marraine de la première promotion de l’Ecole IA Microsoft à Issy-Les-Moulineaux.
Cordelia Schmid
Titulaire du Grand Prix Inria – Académie des sciences 2016 et de nombreuses distinctions, Cordelia Schmid est l’une des plus grandes spécialistes mondiales de la vision par ordinateur. Elle a suivi un cursus en informatique à l’université de Karlsruhe avant de se consacrer à la vision par ordinateur et à la reconnaissance d’objets suite à un stage de master à l’Institut National Polytechnique de Grenoble (INPG). En 1996, elle a obtenu son doctorat en information à l’INPG et a reçu le prix de la meilleure thèse. Elle a effectué son post-doctorat au sein du Robotics Research Group à Oxford avant de rejoindre Berkeley et d’entrer au centre India Grenoble Rhône-Alpes en tant que chercheuse. Depuis 2003, elle dirige l’équipe-projet Thoth (anciennement Lear) du centre de recherches Inria Grenoble Rhône-Alpes. Ses recherches sont consacrées à la vision artificielle et plus particulièrement à l’interprétation automatique d’images et de vidéos numériques.
Laurence Devillers
Spécialiste des interactions homme-machine, Laurence Devillers est titulaire d’un doctorat en Sciences, Spécialité Informatique sur la “Reconnaissance de parole continue avec un système hybride neuronal et Markovien” ainsi que d’une Habilitation à Diriger des Recherches en Informatique de l’Université Paris XI-Orsay portant sur “Les émotions dans les interactions Homme-Machine : perception, détection et génération”. Laurence Devillers est professeure à l’Université Paris-Sorbonne et chercheuse au Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi) du CNRS. Elle y anime l’équipe de recherche Dimensions affectives sociales dans les interactions parlées. Elle est également membre de la Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique (Cerna) de l’alliance Allistene et a participé au rapport sur l’Éthique du chercheur en robotique ainsi qu’à plusieurs projets nationaux (ANR Tecsan Armen, FUI Romeo, BPI Romeo2) et européens (Rex Humaine, Chist-era Joker).
Alice Coucke
Titulaire d’un Master en Mathématique et physique théorique de l’ENS Ulm, elle a fait sa thèse en physique statistique à l’ENS Ulm. Sa thèse, soutenue en 2016, était intitulée “High-dimensional inference with correlated data : statistical modeling of protein sequences beyond structural prediction”. Alice Coucke est aujourd’hui Senior Machine Learning Scientist chez Snips à Paris. Elle avait auparavant participé à Withings. Elle fait partie des voix françaises qui participent à promouvoir les femmes dans le monde de la technologie.
Marjolaine Grondin
Diplômée de Science Po Paris, Marjolaine Grondin est partie une année en échange à l’Université de Berkeley. Elle a poursuivi son cursus par un master HEC/Sciences Po et a voyagé en Afrique du Sud avant de co-fondé Jam, un assistant conçu avec un programme d’intelligence artificielle, supervisée par des humains. Développé au sein de l’incubateur NUMA qui de Station F, il permet d’apporter des réponses aux questions des étudiants arrivant à l’étranger grâce à des messages instantanés et des SMS. En 2016, elle a été sélectionnée parmi les 10 innovateurs français de l’année par la MIT Technology Review.
Milie Taing
Fondatrice et présidente de Lili.ai, Milie Taing est diplômée de l’école de management de Lyon (EmLyon). Elle a passé un MBA avant de prendre une année sabbatique aux États-Unis et de travailler pour une société à Vancouver. C’est ensuite qu’elle a créé la start-up Lili.ai, accompagnée au sein de l’incubateur X-Tech de l’École polytechnique, qui se base sur l’intelligence artificielle pour faciliter les processus de gestion de projets des entreprises à l’aide d’une assistante virtuelle d’aide à la décision. Milie Taing a reçu le prix London CogX Rising Star Award en 2017 pour Lili.ai. Sa start-up est également en lice pour le prestigieux IBM Watson A.I Xprize, une compétition de 4 ans, dont les résultats finaux seront connus en 2020.
Women in Machine Learning and Data Science in Paris
Impossible de parler des femmes dans l’intelligence artificielle sans évoquer les organisatrices de Women in Machine Learning and Data Science in Paris.
Chloé-Agathe Azencott : chercheuse à MINES Paris Tech, spécialisée dans le développement d’algorithmes de machine learning pour l’analyse de données génomiques. Elle est titulaire d’un doctorat en informatique de l’Université de Californie à Irvine. Elle enseigne également le machine learning à CentraleSupelec, aux Mines et sur OpenClassrooms.
Caroline Chavier : Titulaire d’un Master Gestion des Ressources Humaines à Sciences Po Paris et actuellement Senior R&D Recruiter chez Criteo.
Fanny Riols : Diplômée d’EPITA et R&D Software Engineer chez Criteo, membre de l’équipe Machine Learning.
Chiara Biscaro : Data Scientist et Software Engineer chez Criteo où elle est membre de l’équipe Machine Learning. Elle est titulaire d’un doctorat en physique théorique de l’université de Bâle.
Cette liste est bien sûr loin d’être exhaustive, nous tenons à rendre hommage à ces femmes ainsi qu’à l’ensemble des femmes qui se battent pour se faire une place dans le monde de la technologie qui a longtemps été réservé aux hommes. Heureusement, les choses changent progressivement et nous pouvons nous en féliciter. Les 30% de femmes inscrites à l’école Microsoft IA sont une parfaite illustration de l’état de l’avancée dans le domaine. Nous constatons une avancée, mais nous sommes encore loin de la parité.
Un dernier mot pour les jeunes femmes qui s’interrogent sur l’opportunité de se lancer dans le domaine de l’intelligence artificielle : Foncez.
Vous êtes une femme et travaillez dans le domaine de l’IA ou pensez à vous lancer dans le domaine ? N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience sur twitter.